Selon l'organisation professionnelle de la high-tech indienne, Nasscom, l'année fiscale 2009-2010 (achevée fin mars prochain) ne s'est finalement pas si mal passée. Elle avait pourtant commencée dans la plus grande incertitude du fait de la crise financière mondiale et de l'exposition des sociétés de service informatique (SSII) indiennes aux banques et au marché américain. Les dernières prévisions publiées par l'organisation font état d'une croissance de 5,5 % des exportations du secteur, à quasiment 50 milliards de dollars. « Une croissance de 5,5 % pendant la pire récession mondiale, qui peut dire mieux ? » ont interrogé les dirigeants de Nasscom lors d'une conférence de presse à New Delhi.Et ce n'est pas fini. Ayant utilisé cette année difficile pour améliorer « leur efficacité et leur flexibilit頻, les SSII s'attendent désormais à retrouver une croissance soutenue. Pour l'exercice 2010-2011, Nasscom table sur une progression de 13% à 15 % du chiffre d'affaires à l'exportation. Selon Pramod Bhasin, président de Nasscom pour l'année en cours, « les entreprises (clientes) sont de nouveau en état de prendre des décisions » et cherchent plus que jamais à « accroître leur efficacit頻. Ce qui ouvre d'immenses opportunités à la fourniture de nouveaux systèmes informatiques ou de services de sous-traitance.Autre facteur rassurant : la croissance encore plus forte observée par le marché domestique. Pour 2010-2011, la croissance du secteur devrait être de 15 % à 17 % en Inde, le marché s'établissant ainsi aux environs de 770 milliards de roupies (12 milliards d'euros). Les SSII indiennes devraient profiter notamment des efforts déployés par le gouvernement dans l'utilisation des hautes technologies, comme le projet d'attribution d'un numéro d'identification unique à tous les citoyens.zone d'ombreDans ces conditions, la high-tech indienne devrait continuer à embaucher fortement. Après avoir créé 90.000 postes en 2009-2010, elle prévoit de recruter au moins 150.000 personnes pendant l'exercice prochain. Un chiffre encore loin toutefois du record historique de 300.000 enregistré voici quelques années. Globalement très positif, le contexte n'est tout de même pas sans zone d'ombre. Les dénonciations répétées par l'administration Obama de la délocalisation des emplois américains inquiètent. « Nous devons être très sensibles à la question du chômage élevé aux États-Unis », estime ainsi Som Mittal, patron de Nasscom, selon qui les SSII indiennes vont du coup créer « de plus en plus d'emplois » sur le territoire américain.Patrick de Jacquelot, à New Delhi

latribune.fr

07 Févr 2010, 23:45

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