Berlin très réticent sur l'octroi d'aides à Opel

Berlin ne tient guère à aider Opel. Le ministre de l'Économie, Rainer Brüderle, a refusé dimanche d'accorder un traitement particulier à la filiale allemande de General Motors. « Nous nous efforçons de sauvegarder chaque emploi », mais « vous n'avez pas le droit de traiter un grand groupe autrement que des entreprises de taille moyenne », a-t-il dit à la radio publique Deutschlandfunk. Le ministre, qui s'est redit « très sceptique », a annoncé qu'une décision serait prise « incessamment ». Le gouvernement fédéral, qui avait repoussé vendredi une réunion décisive, devrait statuer mercredi 9 juin sur cette question.pressionsBerlin est confronté à des contraintes budgétaires. Il subit aussi la pression des autres constructeurs automobiles allemands, peu désireux de favoriser l'un de leurs concurrents. Le gouvernement allemand a aussi mal digéré la volte-face peu diplomatique du groupe américain. Après avoir annoncé la vente d'Opel, GM avait décidé in extremis de garder sa filiale en fin d'année dernière. Les pouvoirs publics ont donc vainement négocié durant des mois avec le favori à la reprise, le canadien Magna, brutalement éconduit par le groupe de Detroit. Enfin, le redressement accéléré du géant américain incite les responsables allemands à penser que celui-ci a les moyens de se débrouiller tout seul. deux usines sur la selletteGM a présenté récemment un plan de restructuration pour ses activités européennes, prévoyant la suppression d'environ 8.000 emplois sur moins de 50.000 en Europe, dont la moitié outre-Rhin. Le consortium du Michigan, placé l'an dernier sous protection judiciaire, veut y contribuer à hauteur de 1,92 milliard d'euros, mais réclame 1,8 milliard d'euros de garanties aux gouvernements des pays européens où il est implanté, dont 1,1 milliard à Berlin. Avec la menace de fermetures d'usines en toile de fond. Celle d'Anvers (Belgique) semble d'ores et déjà condamnée. Le représentant des salariés d'Opel, Klaus Franz, a récemment dit qu'il craignait pour « au moins deux usines » sur les quatre du constructeur en Allemagne, si les garanties publiques étaient refusées. Pour sa part, l'Espagne a fait savoir lundi qu'elle débloquerait une aide de 300 millions d'euros. A.-G. V.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.