La Chine se met à l'heure des augmentations salariales

L'usine taïwanaise Foxconn va augmenter les salaires minimum de 70 % à partir d'octobre dans son usine de Shenzhen. L'entreprise, secouée par une vague de suicides depuis janvier, espère ainsi « réduire la nécessité de faire des heures supplémentaires à ses employés ». Les salariés seront ainsi payés près de 2.000 yuan (245 euros) par mois contre un salaire minimum fixé autour de 900 yuans (110 euros) dans la province. Cela devrait pousser d'autres usines du secteur à réclamer aussi une augmentation, et ce, en dépit d'une hausse de 20 % du SMIC intervenue en mars dans la province du Guangdong où se trouve ce site.Les ouvriers de Honda à Foshan dans le sud ont déjà négocié une augmentation de 24 % la semaine dernière et ceux de Hyundai à Pékin ont obtenu une majoration de 25 % après une demi-journée de grève. « Les salaires devraient augmenter dans toute la Chine. L'année dernière, ils ont été pratiquement gelés. La croissance a repris et il y a la pression de l'inflation », explique Li Hua, avocate à Pékin pour Gide Loyrette Nouel.Selon les analystes, les entreprises, dont les profits ces dernières années ont progressé plus rapidement que les salaires, n'auront pas de mal à amortir la hausse, en particulier pour les secteurs à forte valeur ajoutée comme l'électronique ou l'automobile. Pouvoir d'achat favoriséNéanmoins, une partie des industries textiles ou de jouets situées dans le sud où les marges sont déjà très faibles auront plus de difficultés à répercuter la hausse. Elles n'auront pour choix que de se délocaliser au nord ou à l'ouest du pays, sinon dans d'autres pays du continent : Bangladesh, Vietnam. « Pour autant, il ne devrait pas y avoir de désinvestissement des capitaux étrangers, estime Li Hua, Beaucoup d'entreprises sont en Chine non pour la main d'oeuvre bon marché mais pour le pouvoir d'achat de la population et le marché intérieur ». Avec la crise financière qui avait handicapé les exportations, le gouvernement central avait fait de la réorientation de la croissance chinoise une de ses priorités. En cela, l'appréciation des salaires est une excellente nouvelle.Virginie Mangin, à Pék
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