Investir dans la mer, c'est l'avenir !

Déclarations politiques, rapports parlementaires, séminaires, articles et autres colloques : tout a été débattu et écrit sur le sujet, qui fait consensus. Nous sommes aujourd'hui conscients du rôle premier de la mer dans les échanges internationaux, matériels comme immatériels . Nous savons aussi que seule la mer pourra nous fournir les ressources énergétiques, minérales et nourricières dont nous aurons de plus en plus besoin avec l'accroissement des niveaux de vie et des populations au niveau mondial.Les richesses maritimes encore inconnuesLe processus est engagé en ce qui concerne les exploitations de pétrole et de gaz offshore ; il débute pour les énergies marines renouvelables (EMR) ainsi que pour l'exploitation des mines sous-marines. Il se développe activement en matière d'aquaculture. Il est encore embryonnaire pour les ressources liées à la biomasse (microalgues, etc.), à partir desquelles il sera possible de produire demain une très grande variété de produits, depuis les protéines nourricières jusqu'aux matériaux biocompatibles en passant par tous les médicaments nécessaires.Ces immenses perspectives qui s'ouvrent devant nos yeux sont à la fois fascinantes et inéluctables. On ne trouvera pas de quoi se nourrir dans l'espace. Et même si le sol de la lune est paradoxalement bien mieux connu que les fonds marins, les terres rares dont nous avons besoin seront bientôt extraites du fond des mers et non pas de la lune ou de mars. De même en ce qui concerne l'exploitation de la biomasse : c'est bien dans la mer que la vie est née voici quelque 4 milliards d'années, mais ses richesses et sa variété nous sont encore largement inconnues.Orienter les investissements vers la merDevant ce constat, il est temps de se décider à orienter résolument les esprits et les efforts vers cette mer qui reste encore à explorer puis à exploiter de façon raisonnée. Après l'immense épopée des Grandes Découvertes qui a conduit l'Europe à la découverte du monde, via les routes maritimes, le temps est venu de lancer un nouveau mouvement fédérateur à la conquête cette fois des richesses marines. L'Europe est toujours la première économie maritime du monde, elle a tous les atouts pour se lancer dans cette aventure inéluctable, en tête du peloton.Compte tenu de la grande variété des sujets et des domaines concernés, il s'agit surtout de polariser et de fédérer les efforts publics comme privés de façon cohérente, dans cette direction générale. En matière de R&D, l'Etat devrait ainsi placer nettement les priorités en faveur du « maritime » (notamment EMR, exploration des fonds marins, océanologie et biotechnologies). A cet égard, on peut comparer les 400 millions que l'Etat consacre aujourd'hui à la recherche « maritime » , aux 1 911 millions alloués dans le même temps à l'espace.L'avenir, c'est le maritimeS'agissant d'infrastructures ou d'aides au développement d'activités, priorité devrait également être donnée aux investissements d'avenir à vocation « maritime ». Quand on fait le bilan des sommes considérables investies en infrastructures routières ou ferroviaires, notamment, on est pris de vertige : souhaitons qu'une partie de ces investissements soit réorientée réellement vers l'avenir, c'est-à-dire le maritime.En matière d'éducation et de formation, il faut aussi imprimer nettement les objectifs fixés et inclure le « maritime » dans les programmes de l'éducation nationale à tous les niveaux. Seule une véritable connaissance individuelle des enjeux, des domaines, des techniques et des métiers liés à la mer, permettra d'inscrire durablement cet avenir dans la conscience collective.
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