La guerre du lait repoussée, pas écartée

Le gel des quotas laitiers n'aura pas lieu. Hier, les représentants allemand et français n'ont pas obtenu gain de cause au conseil agriculture qui se tenait à Bruxelles, mais ils sont tout de même rentrés chez eux avec quelques avancées. « Les lignes bougent », a déclaré Bruno Le Maire, le ministre de l'Agriculture. Paris et Berlin ont troqué leur demande de gel des quotas contre la prolongation de mesures d'aides (stockage du surplus jusqu'en février et achats par les fonds publics jusqu'à la fin mars) et le doublement des aides d'État de minimis de 7.500 à 15.000 euros. Le conseil s'est ouvert sur une confrontation ouverte entre deux camps. Londres et Amsterdam se sont rangés aux côtés de Stockholm, dont le ministre, Eskil Erlandsson, a déclaré à son arrivée « avoir l'espoir » que les quotas prennent fin. En face, Bruno Le Maire et son homologue allemande sont parvenus à rallier à leur déclaration commune quatorze États membres dont l'Autriche, la Finlande et le Portugal. « contractualisation »Outre les propositions acceptées par le conseil, le ministre français de l'Agriculture a soutenu son idée d'une « nouvelle régulation des marchés laitiers », à l'image de ce qui a été fait pour le secteur financier. Considérée comme « une des voies les plus prometteuses » par Bruno Le Maire, une « contractualisation » entre les producteurs et les industriels est notamment évoquée. Le ministre a insisté sur la nécessité d'aller vite. Les producteurs n'attendront pourtant certainement pas la prochaine réunion bruxelloise pour ouvrir une grève du lait : la fermeture des robinets. L'European Milk Board, qui « s'attendait » à une telle issue, tiendra son assemblée générale jeudi matin et la grève pourrait être déclenchée dans la foulée. Y.-A. N., à Bruxelles, avec C. V.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.