La biométrie, nouveau cerbère des entreprises et des bâtiments

Implantée dans un immeuble tertiaire partagé, la société d'investissements Arkeon recourt à la biométrie pour filtrer ses accès. Chaque jour, ses 45 employés passent leur doigt devant le lecteur de reconnaissance veineuse qui barre l'entrée des bureaux. Conçu par Hitachi et Safe-TIC, cet appareil baptisé « Biovein » lit les veines du doigt en envoyant un faisceau lumineux dans le proche infrarouge qui est absorbé par le réseau sanguin. L'image résultante est alors traitée par un logiciel qui compare les données biométriques de l'employé avec celles déjà stockées dans le lecteur. Il faut un peu plus d'une seconde pour reconnaître un individu.Vitesse de traitementPoint fort, à la différence des scanners d'empreintes digitales, cette technologie n'est pas sensible aux coupures et autres salissures qui gênent la lecture du doigt. Un argument qu'adopte aussi le lecteur du réseau veineux palmaire conçu par Fujitsu. Comme son rival Hitachi, ce dernier table, en France, sur la démocratisation de la biométrie. Principale raison, l'installation d'un tel système est soumise à une procédure allégée depuis 2009. Il suffit d'une simple déclaration auprès de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés). Tandis que la mise en oeuvre d'un lecteur d'empreintes digitales requiert le déploiement de cartes d'identification sur lesquelles sont stockées les empreintes des salariés. Ce qui, au final, impose d'avoir deux systèmes différents à gérer.Néanmoins, un lecteur d'empreintes digitales ne coûte que quelques centaines d'euros. Contre plus de 2.500 euros pour le Biovein ou 3.000 euros pour la reconnaissance de l'iris. Encore peu répandue, cette technologie proposée notamment par BT Security Systems se distingue par sa puissance et sa vitesse de traitement : elle gère jusqu'à 10.000 individus et identifie une personne en 0,3 seconde - contre 1 seconde environ pour les autres technologies. En revanche, les lecteurs de l'iris suscitent davantage de réticences que les lecteurs 3D du visage.Citons le « Face ID » de Kimaldi qui, à l'aide de deux caméras dont une infrarouge, est vendu 830 euros. Sa capacité de traitement reste limitée : 500 utilisateurs contre un millier pour les systèmes de reconnaissance veineuse. Lesquels représentent plus de la moitié des 891 installations biométriques autorisées en 2009 par la Cnil. Technologies hybridesReste que l'avenir semble sourire aux technologies hybrides. Hitachi tire le premier en faisant alliance avec le français Morpho (ex-Sagem), qui fabrique des lecteurs d'empreintes digitales. Objectif : coupler les reconnaissances digitale et veineuse pour augmenter leur capacité et leur vitesse de traitement... sans perdre en efficacité. Fruit de cette alliance, « Finger VP » capture et traite simultanément les deux jeux de données biométriques. « Ce système réduit le nombre de rejets dus à des empreintes non lues », souligne Patrick Fornas, PDG de l'intégrateur SafeTIC. Disponible en fin d'année, le Finger VP pourra traiter jusqu'à 50.000 individus, selon Morpho.
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