Saab en liquidation judiciaire, mais encore courtisé

Le fonds luxembourgeois Genii Capital #8211; récemment entré au capital de l'équipe Renault de F1 #8211; et le britannique Bernie Ecclestone, grand argentier de la formule 1, ont annoncé vendredi le lancement d'une offre commune sur le constructeur automobile Saab, filiale suédoise de General Motors. La petite société néerlandaise spécialisée dans les voitures de sport Spyker, dont une première proposition avait été ignorée par le géant américain, compte aussi soumettre une nouvelle offre « affinée » et définitive, a expliqué à l'AFP son PDG, Victor Muller. Un ou deux groupes suédois non identifiés seraient également intéressés.Ces offres de dernière heure sauveront-elles Saab en tant que vrai constructeur automobile ? Pas sûr du tout. General Motors a placé en effet vendredi Saab en... liquidation judiciaire. Celle-ci « devrait prendre plusieurs mois », a précisé le constructeur. Une annonce qui a révolté les syndicalistes suédois. L'évaluation des nouvelles offres « n'est pas affectée par la nomination d'Alix Partners », chargée de « superviser le démantèlement progressif de Saab », a certes assuré le consortium du Michigan dans un communiqué. Mais l'avenir est vraiment sombre.Acheté par GM à 50 % en 1990, puis en totalité dix ans après, Saab a périclité au sein du géant de Detroit, faute d'investissements, de décisions claires et d'une vision stratégique à long terme. Entamé il y a un an, le processus de vente a failli aboutir l'été dernier à une reprise par le petit constructeur suédois de voitures de luxe à hautes performances Koenigsegg. Mais las, le tour de table a finalement échoué. À ce jour, seul le chinois BAIC a racheté des licences et des outillages pour produire chez lui des modèles d'origine Saab. La fameuse marque, qui eut son heure de gloire dans les années 1970 et 1980 avec les fameuses 900 Turbo originales et innovantes, n'aura gagné qu'une seule fois de l'argent depuis sa reprise par GM. Employant 3.400 personnes, la marque a encore subi une perte nette de 270 millions d'euros en 2008. Après avoir culminé à 1.230.000 unités annuelles, elle n'a vendu que 93.000 unités en 2008 et moins de 50.000, l'an passé.
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