Eolien offshore : Areva prêt à dupliquer son succès allemand en France

Face au directeur en charge de l'énergie et du climat au ministère de l'Écologie Pierre-Franck Chevet, les principaux industriels de la filière (Alstom Hydro & Wind, Areva Wind, Poweo ENR ou Technip), ont tenu mardi à rappeler la nécessité d'une politique française lisible et cohérente en matière d'éolien offshore. Il s'agit en effet d'éviter que les efforts engagés par la France pour atteindre ses objectifs de 23 % d'énergie renouvelable en 2020 ne créent aucun emploi dans l'Hexagone. Surtout pour une industrie aussi capitalistique, dont les coûts sont plus proches de l'industrie pétrolière ou gazière que du photovoltaïque.Dans le cadre d'un objectif fixé à 6 GW pour 2020, un premier appel d'offres de 3 GW, confirmé par Nicolas Sarkozy le 25 janvier dernier après des mois d'attente, va être lancé cette année. Un autre, d'une puissance équivalente, devrait suivre dans un délai de 18 mois. C'est en fonction des résultats de cette première tranche que Areva, qui « mise clairement sur un marché de 6 GW », décidera de sa stratégie industrielle sur le marché français.Depuis la reprise de Multibrid (51 % en 2007 puis 100 % en juin dernier), c'est en Allemagne qu'est fabriquée son éolienne M 5000. Les emplois y sont passés de 60 à 400 en quatre ans. Cette machine de 5 MW, équipée d'un multiplicateur à un seul étage - le meilleur compromis entre les anciennes et les futures générations (sans multiplicateur) selon Areva - équipe déjà la moitié du parc allemand de 60 MW Alpha Ventus. Surtout, elle a remporté 13 % des commandes européennes passées en 2010, se réjouit le directeur marketing, produit et business dévelopment chez Areva Wind, Sébastien Hita-Perona, sur des parcs de 200 à 400 MW développés par des énergéticiens locaux. C'est une version adaptée à des classes de vent plus faibles qui serait fabriquée en France. « Nous avons plusieurs axes de développement, précise-t-il. Outre une stratégie intégrant un plan industriel avec une usine d'assemblage, Areva met en place une stratégie de deuxième source avec des fournisseurs étrangers, qui pourraient l'accompagner, ou avec des français ».PartenariatsLe groupe nucléaire vise aussi le développement de compétences via des partenariats (écoles, universités) ainsi qu'avec des prestataires, notamment en logistique et maintenance (comme Technip ou STX, qui réfléchissent à des offres adaptées). Comme ses rivaux, c'est à proximité de ses clients qu'Areva s'installera. Là où les infrastructures portuaires seront les plus adaptées ou les collectivités locales les plus disposées à en financer l'adaptation, comme en Allemagne. Une donnée déterminante pour déterminer le coût exact d'un projet. En France comme partout en Europe, il discute avec tous les grands énergéticiens. Exception faite de EDF EN, qui a signé un accord exclusif avec Alstom sur les turbines et s'est allié à Poweo EN pour répondre à l'appel d'offres français. « Le consortium est une des réponses pour le marché français mais pas forcément la seule », estime Sébastien Hita-Perona.
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