Le rendez-vous annuel des banlieues en panne d'ambitions

C'était il y a un peu plus de deux ans. Fadela Amara, la secrétaire d'Etat à la Politique de la ville, dévoilait à Vaulx-en-Velin les grandes lignes du Plan « Espoir Banlieues ». L'événement avait rassemblé associations, élus, services de l'Etat, entreprises. Il avait été fortement médiatisé : des dizaines de journalistes avaient accouru dans la cité de l'agglomération lyonnaise, venus écouter des annonces très attendues. Pendant sa campagne électorale, un an auparavant, Nicolas Sarkozy avait promis un « Plan Marshall » pour les banlieues. Combien seront-ils de journalistes ce vendredi à Nice ? Après Vaulx-en-Velin en 2008 et Dreux l'an dernier, Fadela Amara préside ce jour le grand rendez-vous annuel sur les banlieues. En toute discrétion, sans organiser, cette fois de battage médiatique autour de l'événement. Au programme : deux tables rondes et un discours de clôture de la secrétaire d'Etat à la Politique de la ville. A l'heure du déjeuner, l'essentiel du programme sera bouclé. Les élus des villes de banlieue attendent-ils encore quelque chose du Plan « Espoir Banlieues » ? Pour l'heure, ils misent sur autre chose, ainsi qu'ils l'ont expliqué la semaine dernière lors des « assises de la péréquation et de la solidarité territoriale ». L'opportunité à saisir ? La clause de revoyure prévue début juin sur la réforme de la taxe professionnelle. Pour les élus réunis au sein de « Ville et Banlieue », c'est là l'occasion de renforcer la péréquation en faveur de leurs territoires. « dispositifs de péréquation »Selon la Constitution, « la loi prévoit des dispositifs de péréquation destinés à favoriser l'égalité entre les collectivités territoriales », rappellent les élus. Or, les dispositifs en vigueur ne corrigeaient en 2006 que 36,9 % des inégalités de pouvoir d'achat entre communes. Avec les conséquences que l'on sait : un « matraquage » fiscal des ménages des villes les plus pauvres, et des collectivités locales devant faire face à des charges sociales élevées, sans avoir les ressources adéquates. Les élus de « Ville et Banlieue » réclament donc de nouvelles mesures afin d'accroître la solidarité entre collectivités riches et pauvres (« péréquation horizontale ») et d'augmenter la part des dotations d'Etat attribuée aux collectivités les plus pauvres (« péréquation verticale »). De telles mesures étaient cependant prévues par le Plan « Espoir Banlieues ». S. T.
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