L'Elysée reprend la main malgré des couacs dans la majorité

La vérité est rétablie », s'est empressé de déclarer, jeudi à l'AFP, Claude Guéant après que l'ex-comptable de l'héritière de l'Oréal a démenti avoir affirmé que Nicolas Sarkozy avait reçu de l'argent liquide de la part de cette dernière. L'ex-comptable et Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, étaient d'ailleurs entendus et confrontés, hier après-midi, par la brigade financière sur instruction du procureur Philippe Courroye. Pour l'Elysée, l'heure est donc à la contre-offensive politique et médiatique après ce nouveau rebondissement. D'autant que François Baroin, le ministre du Budget, va rendre public le rapport de l'Inspection générale des finances qui doit, espère-t-on à l'Elysée, disculper Eric Woerth de toute intervention pour bloquer un contrôle fiscal de Liliane Bettencourt, par ailleurs mécène de l'UMP.Si l'exécutif souffle après une semaine excécrable, sa majorité lui donne pourtant des soucis. De façon inédite, les députés UMP, emmenés par leur patron Jean-François Copé, ont mis en minorité le gouvernement, et plus précisément le ministre du Travail, Eric Woerth. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les députés ont voté contre un amendement du gouvernement, qui devait rétablir un article-clé du projet de loi en faveur du dialogue social dans les très petites entreprises. « coup bas »Cet article, qui devait créer des « commissions paritaires territoriales », était décrié par Jean-François Copé pour être un dispositif faisant entrer les syndicats dans les TPE. Or Eric Woerth l'avait soutenu ardemment. « C'est la première fois depuis trois ans que je vais voter contre une disposition gouvernementale. C'est une responsabilité que je prends et que j'assume », a revendiqué Jean-François Copé. Jeudi, le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, a qualifié ce vote de « coup bas » contre Eric Woerth.Autre couac : au Sénat, la majorité a explosé en vol lors de l'examen en seconde lecture du projet de loi sur la réforme territoriale. Les sénateurs centristes ? alliés de l'UMP ? ont fait rejeter deux articles fondamentaux du texte : le mode d'élection du conseiller territorial et la nouvelle répartition des compétences entre collectivités. Le projet de loi a, certes, été adopté par le Sénat dans la nuit de mercredi à jeudi, ce qui a amené Brice Hortefeux à estimer que « la majorité au Sénat avait su se rassembler sur l'essentiel ». Le ministre de l'Intérieur semble bien optimiste. De l'aveu du président UMP du Sénat, Gérard Larcher, il y a eu « des questionnements » au sein même du groupe UMP sur la réforme territoriale. La bataille va désormais se jouer entre l'Assemblée nationale et le Sénat. Le texte sera de nouveau examiné par les députés à la rentrée. Mais d'ici là, le président se sera finalement exprimé, sans doute le 13 juillet, pour rassurer et remobiliser sa majorité comme ses électeurs. L'Elysée peut espérer qu' à la veille d'un grand remaniement, l'UMP saura faire bloc.
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