Rémy Pflimlin prêt à réviser la réforme de France Télévisions

Entré à 15 h 05 jeudi au siège du Conseil supérieur de l'audiovisuel sous les crépitements des flashs, Rémy Pflimlin, proposé à la présidence de France Télévisions, en est ressorti 2 h 30 plus tard. Il a présenté sa vision d'une télévision publique fondée sur un « contrat de confiance », autour de valeurs « républicaines », de « prise de risques » et « d'indépendance ». Les neuf membres du CSA voteront lundi sur le candidat désigné par Nicolas Sarkozy. Il sera auditionné le même jour par des commissions parlementaires. Michel Boyon, président de l'instance qui, jusqu'à 2009 nommait seule les présidents de l'audiovisuel public, a rappelé que l'accord requis de la majorité du CSA était un vrai pouvoir de « co-décision » quand les parlementaires, eux, n'avaient qu'un droit de veto. Interrogé sur l'équipe qu'il allait constituer, Rémy Pflimlin a lancé qu'à ce stade, « c'est une personne qui est désignée en pleine et entière responsabilité. C'est moi qui suis devant vous et ce n'est que moi ». Tout juste a-t-il indiqué qu'il nommerait directement à ses côtés, un responsable du numérique, chargé à la fois de la stratégie, des déclinaisons des contenus et des choix technologiques. Un pouvoir aujourd'hui dispersé au sein du groupe. Il a estimé que le groupe public, qui vient de lancer un portail de télévision de rattrapage, avait pris un peu de retard. crise des finances publiquesS'inscrivant dans le cadre de la loi qui prévoit après 2012, une suppression totale de la publicité, qui permet à la télévision publique de s'adresser à au « citoyen » et pas à au « consommateur », il a convenu que l'arrêt de la publicité en journée « doit s'accompagner d'une garantie de ressources » pour réaliser les missions. Si la crise des finances publiques ne le permettait pas, il faudrait revoir « le calendrier » sur la suppression de la publicité, prolonger le moratoire sur la cession de la régie publicitaire : « on doit en garder la maîtrise. Aucun média n'externalise un chiffre d'affaires de plus de 300 millions d'euros » a t-il asséné. Tout en adressant un salut « cordial » à Patrick de Carolis, Rémy Pflimlin semble prêt à remettre à plat une partie de la réforme de l'organisation engagée par le PDG sortant le 21 août au soir. Certes, il n'est pas question de revenir sur l'entreprise unique, avec ses services communs. Mais interrogé sur le « guichet unique », ces unités de programmes centralisées, il veut remettre en place des chaînes avec des personnalités plus fortes et des patrons d'antenne responsables de leurs programmes. Sur France 3, l'ancien directeur général de la chaîne de 1999 à 2005, a demandé qu'on lui laisse « le temps du diagnostic » pour définir le « territoire pertinent ». Le maillage territorial vient tout juste d'être redécoupé en quatre pôles régionaux de gouvernance et 24 antennes de proximité.
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