CINÉMA

Il a révolutionné le cinéma d'animation, imposé des oeuvres autant appréciées des enfants que de leurs parents. Après avoir réalisé « Toy Story 1 », le premier long-métrage en images de synthèse, puis « Toy Story 2 », le premier film créé et projeté en numérique, John Lasseter, désormais directeur de la création des studios Disney Pixar, a passé la main à Lee Unkrich. Ancien monteur, coréalisateur de « Toy Story 2 », ce dernier signe aujourd'hui le troisième opus de la série. Et réussit un chef-d'oeuvre en 3D, plus riche, plus profond, techniquement plus époustouflant encore que les épisodes précédents. « L'histoire prime sur la technique chez Pixar, et c'est probablement ce qui explique notre succès », confie Darla K. Anderson, la productrice de « Toy Story 3 ». Et quelle histoire?! Pour cette fois, Andy a grandi et s'apprête à entrer à l'université. Une angoisse sans nom pour ses jouets. Woody le cow-boy, Buzz l'Éclair le ranger de l'espace et tous les autres se demandent qui va jouer avec eux. D'autant qu'ils se retrouvent par mégarde dans une crèche. Et ce qui apparaît d'abord comme une vision du paradis se transforme très vite en cauchemar. Il y a dans « Toy Story 3 » une gravité absente des épisodes précédents. Le départ d'Andy pour la fac marque la fin de l'enfance. « Je dirais qu'il est ici davantage question de l'adaptation au changement », souligne le réalisateur. Mais pas question de plomber l'ambiance. La gravité et la mélancolie du propos sont contrebalancées par un humour décapant symbolisé par le personnage de Ken, fashionisto à la garde-robe hallucinante (ah le short en nylon et la chemise léopard bleu pétrole?!), éprouvé par le peu d'intérêt que ses amis portent à la mode. « On avait eu Barbie dans ?Toy Story 2?, raconte Unkrich, on a trouvé drôle de lui adjoindre Ken. Nous avons filé l'idée qu'il restait pour elle un accessoire. Du coup, il manque de confiance en lui, ce qui le rend vaniteux et autocentré. »Cette fois encore, on est bluffé par les prouesses techniques réalisées par le studio. La scène inaugurale laisse sans voix. Idem pour celle, vertigineuse, de la décharge où sont envoyés les jouets. « Je crois qu'en seize ans Pixar a réussi à résoudre tous les problèmes techniques qui se posaient, rappelle Darla K. Anderson. Là, nous avons particulièrement soigné les personnages humains de manière à ce qu'ils ne ressemblent pas à des jouets. Quant à la 3D, nous l'avons déjà utilisée. Mais pour nous, ça reste un outil - et non une fin en soi - qui permet aux spectateurs d'être immergés au coeur de l'action. »Le démarrage de « Toy Story 3 » a battu des records (153,8 millions de recettes dans le monde). Et il ne serait pas étonnant que le film fasse également un carton cet été en France. Yasmine Youssi
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