La Banque Postale pourra bientôt distribuer du crédit aux entreprises

Patrick Werner en rêvait. Il a enfin obtenu gain de cause : La Banque Postale, « sa » banque, distribuera bientôt du crédit aux entreprises. C'est Nicolas Sarkozy qui l'a annoncé ce mardi au détour d'un discours sur l'avenir des territoires ruraux, à Morée, une petite ville du Loir-et-Cher. S'inquiétant du manque de crédits de trésorerie aux entreprises, il a exprimé le souhait que La Banque Postale complète sa gamme de produits financiers pour prêter « aux entrepreneurs et aux TPE [très petites entreprises], en particulier en zone rurale », où elle dispose d'une présence incomparable par rapport aux autres banques.Le chef de l'État a également rappelé que La Banque Postale disposait des ressources nécessaires pour aider les entrepreneurs locaux : elle serait en mesure de mobiliser 6 milliards d'euros d'épargne réglementée pour financer les PME.Prudente, La Banque Postale se dit « très heureuse d'apporter sa contribution au développement économique local mais sous des formes à étudier et à préciser ». En fait, pour la toute jeune banque, lancée le 1er janvier 2006, c'est une petite révolution. Facilités de caisseEn quatre ans, La Banque Postale a très nettement enrichi son offre en direction des particuliers (l'offre de crédit à la consommation, actuellement en test à Bordeaux et à Dijon, est attendue pour le deuxième semestre 2010, celle en assurance santé pour le deuxième semestre 2011), mais elle ne peut actuellement proposer aux personnes morales (elle revendique 500.000 clients entreprises, collectivités et associations) que des facilités de caisse.Quoi qu'il en soit, les propos de Nicolas Sarkozy relancent de facto le projet de rachat de Banque Palatine par La Banque Postale. « Ça tombe bien, c'est une bonne nouvelle pour BPCE et La Banque Postale », résume un proche du groupe. Car il était d'ores et déjà prévu que le dossier soit rouvert dans les prochaines semaines lorsque Banque Palatine aura bouclé ses comptes 2009 afin de recalculer les valorisations. Son prix demeure aux alentours de 800 millions d'euros, selon plusieurs sources. Il y a un peu plus d'un an, la banque publique était la seule véritable candidate pour reprendre la filiale du groupe BPCE. Mais Bercy, son actionnaire, et la maison mère La Poste s'étaient montrés sceptiques sur cette acquisition. Dans le même temps, Patrick Werner, n'avait pas voulu précipiter les choses alors que le risque de crédit aux PME explosait et pesait sur les comptes de Banque Palatine. Entre-temps, BPCE s'est penché sur le sauvetage de Natixis et des sujets plus fondamentaux de sa stratégie. Sophie Rolland et Matthieu Pechberty
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