Marcel Kanche, veilleur de l'aube

« Vigiles de l'aube » (Cristal Records/Harmonia Mundi). Destinée à Alain Bashung, cette chanson constitue finalement le titre du dernier album de son compositeur, Marcel Kanche. On y retrouve la poésie rude et sombre de ce chanteur rare au parcours marginal, aux confins du rock alternatif, de la chanson d'auteur et même du jazz. Ses textes évoquent un univers terrien, des « buveurs de marécage », une lande « cette herbe blanche comme un duvet où l'on dormait », ou encore « cet homme qui se courbe sous la nuit, plié dans une vie d'ignorance ».Loin du pavé parisien et des clubs de Saint-Germain fréquentés dans les années 1970, le diplômé en musicologie forge ses chansons au coeur du Poitou. Avec sa compagne Isabelle - qui lui donne la réplique vocale - et des copains musiciens, il compose et arrange « à la maison ». Ce travail d'artisan, le chanteur qui se situe dans la lignée des Neil Young, Tom Waits ou Gérard Manset, le conduit aussi pour d'autres. On lui doit « Qui de nous deux », titre phare du répertoire de M. ou encore « Divine Idylle » écrit et composé pour Vanessa Paradis. On ne s'étonnera guère alors que l'un des prochains projets de Marcel Kanche concerne un travail sur Léo Ferré avec un groupe de jazz. N'a-t-il pas fait sien l'un des principes de Gilles Deleuze : « Créer ce n'est pas communiquer, c'est résister ». Jean-Louis Lemarchand En concert à Paris, le 15 mars à l'Européen et le 5 avril aux Trois Baudets. Tournée à Genève, Burgdorf et Zurich du 11 au 14 mars.
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