Plainte à Bruxelles contre « Android, le cheval de Troie de Google dans le mobile »

C\'est une véritable coalition anti-Google et anti-Android qui monte au créneau. Dix-sept entreprises du monde hightech et de l\'Internet, dont certains mastodontes tels que Microsoft, Nokia, Oracle, des voyagistes en ligne ou comparateurs comme Expedia, et sa filiale TripAdvisor, ou Kayak, et le moteur de shoping français Twenga, se sont regroupées au sein de l\'organisation FairSearch (recherche équitable) pour porter plainte à Bruxelles contre Google qu\'ils accusent de mener « une stratégie anticoncurrentielle pour dominer la place de marché mobile. » La coalition affirme dans un communiqué publié ce mardi que « Google utilise son système d\'exploitation mobile Android comme un cheval de Troie pour tromper ses partenaires, monopoliser la place de marché mobile et contrôler les données des consommateurs ». FairSearch demande à la Commission européenne « d\'agir vite et fermement pour préserver la concurrence et l\'innovation sur ce marché critique. » Sinon Google risque de « répéter ses abus de position dominante sur PC alors que les consommateurs se tournent de plus en plus vers le mobile, dominé par Android. » La coalition regroupe en fait les mêmes ennemis de Google qui avaient déjà porté plainte pour abus de position dans la recherche sur Internet à BruxellesLa gratuité d\'Android est « prédatrice » L\'un des principaux reproches de la coalition tient à la gratuité d\'Android, qui a permis à Google d\'asseoir sa domination dans les OS mobiles : or les fabricants de téléphones sont tenus de pré-installer toute la suite de services Google et de les placer comme applications par défaut « ce qui désavantage les autres fournisseurs de services » : cette « distribution prédatrice d\'Android en dessous des coûts rend le retour sur investissement difficile » pour les autres éditeurs de systèmes d\'exploitation face à la « plateforme mobile dominante de Google. »Dans un bel amalgame, la coalition défend que « les consommateurs européens ont droit à une enquête rigoureuse sur les pratiques de Google dans le mobile et de vraies protections contre d\'autres abus », rappelant au passage que six CNIL européennes ont récemment annoncé « une action répressive concertée » contre Google pour non-respect des règles de confidentialité.Pour Google, c\'est Microsoft et ses alliés qui se cachent derrière FairSearch « FairSearch n\'est pas un groupe désintéressé et indépendant de consommateurs mais ce sont des concurrents de Google. Aucun consommateur ni association de consommateurs ne sont membres de FairSearch » observe Google sur son blog dédié à la concurrence, qui présente Microsoft et ses partenaires comme le moteur de cette coalition. Il est vrai qu\'aucun fabricant de téléphone mobile utilisant Android n\'en fait partie par exemple. Et Nokia est allié au géant de Redmond dont il utilise le système d\'exploitation Windows Phone, qui peine à percer dans les smartphones. Oracle coopère avec Microsoft dans les serveurs mais il a surtout un passif juridique avec Google (qu\'il a attaqué pour violation des brevets de la technologie Java utilisée dans Android). Interrogé par le « New York Times », Joaquin Almunia, le commissaire européen à la concurrence, n\'a pas souhaité faire de commentaire sur cette nouvelle plainte, mais il a indiqué que ses services étudiaient Android, indépendamment de l\'enquête en cours sur l\'abus de position dominante dans la recherche Internet. Il doit recevoir cette semaine les propositions de Google pour mieux distinguer dans les résultats de requête les services maison.  
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