Les banques britanniques contre la nouvelle réglementation

Il n'y a pas de doute : les arguments en faveur de Londres se sont affaiblis au profit d'autres centres financiers. Déménager est quelque chose à quoi nous devons réfléchir. » La déferlante de bons résultats pour les banques britanniques a donné des ailes aux patrons de la City. Peter Sands, le directeur exécutif de Standard Chartered, n'aura pas attendu longtemps avant de menacer les autorités de quitter la capitale britannique pour d'autres cieux prétendument plus beaux. « Nous ne voulons pas être dans une position où avoir son siège basé au Royaume-Uni représente un désavantage compétitif significatif dans nos marchés ; et il y a un risque que cela arrive. » Peter Sands ne s'est pas arrêté là. Il a également rappelé son opposition aux idées de séparation des opérations des banques de détail et d'investissement, « coûteuse et qui ne rendrait probablement rien de plus sûr », et de création de fonds de provision pour prévenir de futures crises bancaires « car cela signifie l'institutionnalisation du danger, sans rien proposer en échange pour remodeler le secteur ».Le directeur exécutif de Royal Bank of Scotland Stephen Hester n'est pas plus serein, rappelant que si son groupe a enregistré un bénéfice avant impôts de 1,136 milliard de livres lors du premier semestre, le bénéfice net s'est limité à 9 millions en raison des mesures mises en place par les autorités britanniques depuis la crise. Ces limites, comme celles sur les bonus, auraient également « fait perdre plus d'employés qu'elle n'a pu en embaucher » dans sa division banque d'affaires. Le directeur exécutif de HSBC Michael Geoghegan a souligné que le système avait besoin d'entités comme les siennes « assez grosse pour tenir le choc ». Son directeur financier Douglas Flint a, quant à lui, dénigré la mise en place d'un seuil minimal de crédits attribués par an et par banque : « Il est très compliqué de voir comment vous construisez ce type d'objectif et comment vous pouvez le rendre efficace. » Un point de vue partagé par Eric Daniels, le directeur exécutif de Lloyds : « La presse et le gouvernement devraient se montrer satisfaits que nous gardions des critères de prêts élevés car nous ne voulons pas relancer une nouvelle crise. Nous acceptons neuf demandes sur dix et nous ne pouvons guère faire mieux. » Les joutes verbales entre banquiers et politiques ne sont pas terminées.
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