L'immobilier serait-il le grand responsable de l'apathie boursière de la Chine ? Depuis le début de l'année, l'indice de Shanghai affiche un recul de près de 19 %, rétrogradant parmi les trois lanternes rouges de l'ensemble des places boursières mondiales. L'immobilier est d'ailleurs le secteur le plus malmené en Chine, chutant de plus de 22 % depuis le mois de janvier. Au-delà de l'immobilier, ce sont les conséquences d'un effondrement des prix du secteur sur la croissance globale de la troisième économie mondiale qui font frémir les investisseurs. En soi, l'immobilier, s'il est important par le nombre de sociétés - les promoteurs sont plus de 50.000 en Chine -, il ne représente pour l'heure que 3,3 % de l'ensemble de la capitalisation des sociétés cotées à Shanghai, contre encore 19,3 % pour le secteur bancaire et 21,3 % pour celui de l'énergie.Mais s'agissant de l'économie réelle, c'est une autre histoire. L'immobilier représente en effet pas moins de 11 % du PIB chinois. On comprend mieux la réaction des investisseurs. « Dans le fond, les gérants sont satisfaits de voir que Pékin prend les choses en main. Et que la Chine s'attaque à la spéculation. Ce qui ne les empêche pas d'être inquiets face aux incertitudes. Celles-ci portent essentiellement sur l'ampleur que pourra atteindre la chute des prix. Et a fortiori sur l'impact qu'elle pourrait avoir sur des secteurs d'activité connexes. Mais également sur le risque de voir les créances douteuses des banques augmenter fortement», explique un analyste parisien. Contre toute attente, les établissements financiers ont bien résisté en Bourse par rapport aux groupes immobiliers. Leur indice sectoriel progresse même de 2 % depuis le début de l'année. « C'est un peu un mystère, les banques affichent des taux de créances douteuses très faibles, des ratios de solvabilité qui laissent entendre qu'elles se portent bien, mais plusieurs d'entre elles lèvent de l'argent en Bourse, constate ce même expert. Ce manque de transparence explique aussi la faiblesse du march頻. Après l'introduction géante d'Agricultural Bank, une autre banque chinoise, Everbright a d'ailleurs confirmé lundi son intention de lever jusqu'à 2,4 milliards d'euros lors de son introduction à Shanghai, le 18 août prochain. Marjorie Bertouille

latribune.fr

10 Août 2010, 10:52

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