Renault tempère ses rêves de grandeur

Circonspect, didactique, ce n'était pas le Carlos Ghosn flamboyant de naguère. Échaudé par le semi-échec du Renault Contrat 2009, le PDG a annoncé jeudi un plan « Renault 2016 Drive the Change » (en anglais dans le texte !), avec des objectifs très prudents. À horizon intermédiaire (2013), il table sur « plus de 3 millions de véhicules ». Soit une progression de 350.000 à 400.000 véhicules seulement par rapport à 2010. Un objectif qui ne tient pas compte de la production du russe Avtovaz, contrôlé par Renault. Il en prévoyait 800.000 de plus dans le plan précédent. Pour nourrir cette croissance, Carlos Ghosn ne mise pas seulement sur la gamme « Entry » (voir ci-contre), mais aussi sur les voitures électriques, qui devraient déjà représenter « 100.000 ventes en 2013 ». Et ce, « avec une bonne profitabilité attendue ». Trois modèles seront lancés dès 2011. Le PDG espère aussi améliorer les volumes de sa gamme Renault traditionnelle. Avec l'arrivée de la future Clio IV en 2012, ainsi que d'un « modèle additionnel ». À la fin 2013-début 2014 sortira la petite voiture à quatre places issue de la coopération avec Smart (Daimler) et produite en Slovénie. Un peu plus tard arrivera l'équivalent Renault de la Smart à deux places.Abaissement du coût unitaireCarlos Ghosn a mis en exergue le bon niveau de qualité-fiabilité atteint, selon les enquêtes internes, ces derniers temps, et annoncé de nouveaux petits moteurs diesel et essence extrêmement sobres. Des facteurs clés pour dynamiser la marque, qui « n'est pas assez forte aujourd'hui ».Pour réduire les coûts, le groupe va notamment lancer une plate-forme commune avec Nissan pour le moyen et le haut de gamme, qui devrait permettre de fabriquer au total 1,5 million de véhicules par an. D'où un sensible abaissement du coût unitaire. Renault mise, en outre, sur une nouvelle organisation du travail, de la conception à la livraison, pour réduire les coûts directs de 12 % d'ici à 2013. Par ailleurs, une restructuration industrielle devrait permettre de faire tourner les usines européennes à plus de 80 % de leurs capacités en 2013, contre 64 % à peine en 2010. Avec tous ces leviers, Renault vise « une marge opérationnelle de plus de 5 % en 2013 ».En attendant, Renault a affiché en 2010 une marge de 2,8 % (? 1,2 % en 2010). Et son résultat net, gonflé par la vente de titres Volvo, a atteint les 3,42 milliards. Pour 2011, Carlos Ghosn est resté peu disert, visant juste un flux de trésorerie positif pour l'activité automobile supérieur à 500 millions d'euros. Soit trois inférieurs à celui de 2010 ! Car les investissements vont fortement augmenter.
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