Le groupe tient de plus en plus compte de l'opinion publique

Chez Total, on croise les doigts. C'est la première fois depuis longtemps que la publication de ses bénéfices, toujours impressionnants, ne se déroulera pas au plus fort d'une polémique sur la flambée des carburants ou, pire encore, sur les projets de restructuration de sa branche raffinage. Ce n'est pas un hasard. En 2009, Total avait dévoilé la suppression de 500 postes en France, puis, début 2010, la fermeture de sa raffinerie de Dunkerque quelques jours avant ses résultats. Rien n'avait pu convaincre ce groupe d'ingénieurs de faire des concessions à la communication. « Le calendrier était resté calé sur des impératifs industriels », explique-t-on en interne. Même si Christophe de Margerie avait pris soin, l'an dernier, d'aller chez le Premier ministre François Fillon préparer le terrain juste avant l'annonce sur Dunkerque.Arrogance ? « Il est vrai que Total a pris conscience de la notion du temps et du monde extérieur. La polémique autour de Dunkerque a mis le groupe en mouvement », concède-t-on en interne. Le mouvement n'est pour autant pas spontané. Si Christophe de Margerie possède des qualités de communicant, dont son prédécesseur Thierry Desmarest était dépourvu, son service de presse s'active. Il multiplie les déjeuners avec les rédactions, même les plus « rebelles ». Son passage au « Grand Journal » de Canal Plus, en 2009, a fait l'effet d'un électrochoc en interne. Même les directeurs de branche, traditionnellement muets, « se sont pris au jeu du dialogue ». Une révolution. M.-C. L.
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