« On attendait une transition de six mois, mais tout s'est fait en un jour » : le retour des vacances de Noël a été brutal dans les représentations à l'étranger de l'Union européenne comme celle de New Delhi, raconte sa responsable, Danièle Smadja. Une première étape avait été franchie le 1er décembre, date d'entrée en vigueur du traité de Lisbonne : ce jour-là, le bureau de la Commission européenne à New Delhi s'est trasnformée en Délégation de l'Union européenne. Pas encore tout à fait une ambassade ? le terme étant réservé aux Etats ? même si le statut est le même, ce qui permet à la « chef de délégation » de l'UE d'utiliser le titre d'ambassadeur.transfertLes choses sérieuses ont vraiment commencé le 1er janvier, avec le transfert de nouvelles responsabilités, comme les tâches de représentation, coordination et négociation, qui dépendaient jusqu'ici du pays assumant la présidence de l'Union européenne. Les conséquences sont très concrètes, explique Danièle Smadja. « Nous avons plusieurs ?dialogues? en cours avec l'Inde, sur la sécurité ou les droits de l'homme par exemple. C'est maintenant à l'Union de présider ces réunions ». Dans la pratique, la délégation à Delhi organise des réunions mensuelles avec les 26 ambassades européennes présentes à Delhi. « Tout cela, c'est beaucoup de travail, les 90 personnes de la Délégation n'y suffisent pas », affirme l'ambassadeur de l'Union, qui attend l'envoi de personnel supplémentaire.La transition a été aussi brutale, en sens inverse, pour l'Espagne. L'ambassade espagnole de New Delhi s'était en effet préparé à sa présidence 2010... pour rien ou presque. Certes, le programme culturel élaboré par l'Espagne va être mis en oeuvre comme prévu. Mais la plupart des missions ont été récupérées par la délégation européenne. « En vue des nombreuses réunions à organiser, l'ambassadeur d'Espagne avait fait fabriquer une table aux couleurs du drapeau européen, raconte Danièle Smadja. Il ne savait plus quoi en faire... Mais elle est tellement belle que je suis en train de la lui racheter ! ». Patrick de Jacquelot, à New Delh

latribune.fr

10 Mars 2010, 23:18

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