La filière musicale attend toujours la loi antipiratage

Le bilan de l'activité de la production musicale poursuit son déclin. Le marché de détail français des ventes de disques a perdu 369 millions d'euros entre le 1er semestre 2003 et la même période 2008, soit 48,8 % de sa valeur, selon les chiffres publiés hier par le Syndicat national des producteurs phonographiques (Snep). En incluant les vidéos musicales (35 millions d'euros), les ventes de détail en magasin relevées par l'Ifop dans 1.300 points de vente ont chuté de 18,6 % en valeur au premier semestre 2008 par rapport à la même période 2007 et représentent 423 millions d'euros. Les ventes par téléchargement sur Internet (19 millions d'euros) sont loin de compenser ce recul.LE MARCHE AMERICAIN EN RECUL DE 25 %Le marché de gros, qui représente le chiffre d'affaires des producteurs, subit un recul de 17,7 % sur les ventes de supports physiques au premier semestre, et de 12,2 % à 279 millions d'euros au total. En effet, les ventes numériques - 36 millions d'euros - ont connu une croissance de près de 57 %, particulièrement vigoureuse sur le téléphone mobile et les nouveaux modèles d'abonnement en écoute illimitée.La situation française n'est pas unique : le marché de gros des ventes de disques s'est stabilisé au premier semestre en Espagne, au Japon ou en Allemagne, mais il a accusé une récession de 25 % aux États-Unis ou de 10 % en GrandeBretagne. Dans une filière qui a perdu en France 50 % de son chiffre d'affaires et de ses emplois en cinq ans, Christophe Lameignère (SonyBMG), président du Snep, continue à espérer que la diversification des modèles économiques, après la dématérialisation des supports de ventes de disques, permettra à terme de retrouver un équilibre. À " condition que l'on organise le marché sur Internet et que des règles claires nous accompagnent dans cette mutation ", prévient-il.Le Snep a écrit fin août au président de la République, pour s'inquiéter du report de l'inscription - attendue début octobre - à l'ordre du jour du Sénat du débat sur la loi création et Internet, qui doit organiser la " riposte " au téléchargement illégal qui touche le marché de la musique. La volonté de Jean-François Copé, président du groupe UMP, est d'obtenir la première lecture à l'Assemblée. Ce sera au plus tôt avant Noël.
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