Star du 1er mai, le muguet provient à près de 90% du bassin nantais

Impossible de parler du 1er mai sans parler du muguet... Et, pour cela, cap sur la région nantaise, en Loire-Atlantique, où les horticulteurs et maraîchers cultivent 80% de la production française. Malgré une floraison précoce accélérée par la chaleur, les grossistes du marché d'intérêt national (MIN) de Nantes ont le sourire.
En Loire-Atlantique, 120 hectares sont dédiés à cette fleur emblématique du 1er mai (sur une surface agricole utile de 435.000 hectares).
En Loire-Atlantique, 120 hectares sont dédiés à cette fleur emblématique du 1er mai (sur une surface agricole utile de 435.000 hectares). (Crédits : Fédération des Maraîchers Nantais)

Bien qu'en perte de vitesse, c'est une tradition française qui tient bon... Ce mercredi 1er mai, la Fête du travail est l'occasion d'offrir un brin de muguet. Au-delà du symbole, cette fleur porte-bonheur représente un marché florissant. En 2023, les Français ont dépensé 19,6 millions d'euros pour du muguet, d'après Farell Legendre, président de la Fédération Française des Artisans Fleuristes qui regroupe 10.000 entreprises. Une branche qui écoule près de 50% de la production. En moyenne, les Français ont dépensé 7,80 euros (contre 7,20 euros en 2022) pour acquérir ces brins à clochettes, principalement (86%) pour les offrir. Cette année, le prix en magasin devrait tourner autour des 2,50 euros à 3 euros le brin en catégorie super et 1 euro à 1,20 euro en deuxième choix. Soit une augmentation de 8 à 12%, selon la FFAF.

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Une culture de plus en plus compliquée dans le pays nantais

Chaque année, 50 à 60 millions de brins de muguet sont vendus en France le 1er mai, soit en moyenne un brin par Français. Plus de 80% est produit en région nantaise. « C'est une production emblématique depuis 1920, souligne Emmanuel Torlasco, directeur de la Fédération des Maraîchers Nantais. Selon qui le muguet sera cette année « très aromatique ». En Loire-Atlantique, 120 hectares sont dédiés à cette fleur emblématique du 1er mai (sur une surface agricole utile de 435.000 hectares). Le territoire abrite « une douzaine de producteurs (maraîchers et horticulteurs), contre une centaine il y a 10 à 20 ans ».

La brève saison du muguet mobilise chaque année 6.000 à 7.000 saisonniers pendant la période de récolte qui s'étale sur une dizaine de jours. Et force est de constater que les années se suivent et ne se ressemblent pas pour le muguet nantais. Alors que la récolte s'était faite attendre sur la vallée maraîchère l'an dernier, ce n'est pas le cas cette année.

« Le muguet a été précoce et récolté le 15 avril avec quatre à cinq jours d'avance environ. La faute à une vague de chaleur. Les producteurs ont donc eu du mal à ralentir la croissance et la maturité des brins. Malgré tout, ce muguet est très beau. Mais la plupart des brins sont déjà bien fleuris », constate Isabelle Marsan, responsable RH en charge de l'offre muguet pour le groupe Rosedor Penja qui vend des fleurs aux professionnels de l'Ouest depuis plus de 35 ans.

Des commandes en hausse

Rosedor Penja est aussi l'un des principaux distributeurs de muguet du MIN de Nantes (deuxième Marché d'Intérêt National de France) qui est l'un de ses 15 dépôts répartis dans tout l'Ouest de la France (Toulouse, Bayonne, Bordeaux, Rungis, Le Mans, etc.). Un lieu qui représente une véritable plaque tournante dans le commerce du muguet. Ici se côtoient 140 entreprises, dont 60 grossistes. Au pavillon des fleurs du MIN, cinq d'entre eux (Peigné Fleurs, Fleurametz, Rosedor, Lyana - Agromousquetaires et Horticash Plantes), qui occupent 18% de la surface foncière (20 hectares), le sont dans le secteur horticole. Le 1er mai est donc pour eux « une période importante et charnière », dixit Amaury Hanotaux, directeur général du MIN de Nantes.

En ce matin du 29 avril, il y avait encore de l'effervescence dans les allées avec le va-et-vient des chariots chargés de muguet. « D'après les grossistes, il y a davantage de commandes cette année, soit près de 10% en plus avec des livraisons plus lointaines. Signe que ça tourne bien ! », poursuit-il.

Chez Rosedor Penja, qui s'approvisionne auprès de quatre producteurs nantais (Maïalis, Les 3 Moulins, Céline Dinet, Placier Productions) et la société Sodis (Perpignan), spécialisée dans le muguet des bois, cette tendance au beau fixe se confirme. « La demande reste forte. Cette année, nous allons livrer 230.000 brins de muguet, 3.000 muguets des bois, 8.500 pots de muguets et 12.000 produits en bouquetterie. Soit un volume en hausse de 3,5% à 5% comparé à l'année dernière », indique Isabelle Marsan.

« Dès le 22 avril, les premiers brins et pots de muguet ont été livrés sur notre dépôt au MIN de Nantes Métropole avant d'être redistribués dans nos dépôts. Depuis le 26 avril, nous acheminons ces produits via nos tournées-camions jusqu'à nos clients. »

Ces derniers sont principalement des fleuristes indépendants de la région Ouest (90% de sa clientèle, soit environ 1.500 points de vente) mais aussi des chaînes de magasins comme Jardiland et Truffaut et des grandes surfaces. De sorte à être fin prêt pour le 1er mai. Ensuite viendra l'heure du bilan définitif...

Un marche en déclin ?

D'après la dernière étude de Kantar pour FranceAgriMer et Val'hor, publiée en avril dernier, 1,4 million de foyers français ont acheté du muguet en 2023, contre 1,7 million un an auparavant. Leurs dépenses s'élèvent à 19,6 millions d'euros. Un chiffre en baisse de 5,3 millions d'euros par rapport à l'année précédente (24,9 millions d'euros). Le muguet est vendu majoritairement chez les fleuristes (42% des achats en 2023 contre 28% en 2022), via les enseignes de grande distribution (29%) et les marchés (6%) alors que la vente de rue reste minoritaire (4%).

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Commentaire 1
à écrit le 30/04/2024 à 8:18
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C'est fragile le muguet ça fane vite ça ne peut pas être produit en Chine et faire des milliers de kilomètres dans ces immondes et aberrants protes containers, même la Moldavie est trop loin. Heureusement parfois la géographie impose des limites aux ...

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