Doutes sur la pérennité

olitique économiqueÀ Dalian, province du Liaoning, la troisième édition duForum économique mondial chinois, qui se déroule cette semaine à Dalian (nord de la Chine), est largement consacrée au redémarrage, timide ou pas, de l'économie mondiale. La Chine se situe évidemment au centre de toutes les discussions. Dans son discours d'ouverture, le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, s'est félicité hier que « grâce aux efforts communs de tous les pays, l'économie mondiale se relève, même si le processus a été long et tortueux ». Il s'est pourtant empressé d'expliquer que « le rétablissement chinois n'est ni stable, ni solide, ni équilibré. Des industries se retrouvent en effet confrontées à des défis ».De fait, les débats les plus intéressants se sont concentrés, parfois de façon virulente, autour de l'efficacité du plan de relance chinois. La critique la plus acerbe de la politique gouvernementale est venue d'un haut intellectuel Chinois, Xu Xiaonian, professeur d'économie et de finance à l'école de commerce internationale Chine-Europe de Shanghai. « Le plan de relance n'est pas viable et n'est pas désirable. Il y a en effet déjà bien trop d'investissements en Chine, où ils représentent 45 % de la croissance nationale contre 25 % aux États-Unis, alors que la consommation reste trop faible, 35 % ici contre 70 % aux États-Unis. La crise a frappé en Chine, non pas à cause d'un problème de crédit, mais à cause des trop-pleins de stocks. Or le plan n'y a pas répondu, il n'a fait qu'accroître le mal en accentuant la surcapacit頻, a assuré l'expert.déséquilibreStephen S. Roach, le président de Morgan Stanley, appuie les propos de Xu Xiaonian : « Selon nos calculs, explique-t-il, 72 % du plan de relance ont été investis dans les infrastructures. Ensuite, 88 % de la croissance de 7,1 % enregistrée au cours du premier semestre ont été générés par les investissements. Jamais un tel déséquilibre entre investissements et consommation n'a été enregistré en Chine et dans une grande économie. »Des critiques que les partisans du plan de relance ont tenté de balayer. Ainsi, Zhao Xiaoyu, vice-président de l'Asian Development Bank et surtout ancien gouverneur de la très étatique banque China Exim Bank, ou encore Jonathan Anderson, économiste d'UBS à Hong Kong, ont volé au secours de la politique pékinoise. « Il existe certes une surcapacité dans cinq secteurs de l'économie, en particulier dans l'acier et le ciment. Mais ces deux secteurs sont principalement utilisés pour produire les métros et le train, qui figurent au centre du plan lancé par Pékin ! » Ces discussions sont d'autant suivies que l'Occident, mais aussi l'Asie comptent sur la Chine pour relancer l'économie mondiale. Leur intensité ne devrait pas baisser jusqu'à samedi. n (Lire aussi pages 19 et 21)
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