cite>Alcatel-Lucent a dégagé au dernier trimestre 2009 le meilleur taux de marge brute depuis sa création, fin 2006 : 36,7 %. La marge opérationnelle atteint même 6,8 %, au-dessus des attentes. Et pourtant, le cours de l'action de l'équipementier en télécoms s'est écroulé jeudi de 11,81 % pour tomber à 2,068 euros. Car, paradoxalement, ce cadeau de fin d'année met en relief les carences d'un groupe pas encore revenu à la « normale » et dont le quatrième trimestre « n'a pas répondu aux attentes », comme le reconnaît son directeur général Ben Verwaayen.PrudenceTout d'abord, le rebond de la marge brute provient de la baisse du chiffre d'affaires réalisé dans les pays émergents, là où la rentabilité n'est pas la meilleure. Ensuite, la marge d'exploitation a clairement été tirée par le plan de réductions des coûts plus fort que prévu, 950 millions d'euros sur l'année contre 750 millions. Or, désormais, alors qu'Alcatel-Lucent a quasi réglé son problème de bilan et mis en oeuvre son plan d'économies, il faudrait que le groupe franco-américain augmente son chiffre d'affaires pour véritablement nourrir sa marge.« Nous avons épaissi notre carnet de commandes au dernier trimestre 2009 et ces dernières semaines », assure Ben Verwaayen, en brandissant comme étendard le contrat remporté mercredi avec AT&Tmp;T dans le très haut débit mobile (LTE) ou celui avec SFR (lire ci-contre). Sauf que ces marchés dans le LTE ne commenceront à générer du chiffre d'affaires que dans un an au mieux. Et de la marge un peu plus tard. Résultat, la direction du groupe se montre un peu plus prudente pour 2010. Certes, le marché des télécoms devrait être plus favorable qu'en 2009, avec une hausse globale des revenus comprise entre 0 % et 5 %, nettement mieux que la chute de plus de 10 % enregistrée en 2009.Cela ne suffira pas à Alcatel-Lucent pour maintenir toute l'année sa marge d'exploitation au niveau atteint fin 2009. Selon le groupe, elle devrait s'établir entre 1 % et 5 % en 2010, alors que la précédente annonce de Ben Verwaayen, même si celui-ci affirme « sérieusement » qu'il ne s'agissait en rien d'un objectif officiel mais d'une estimation, évoquait un niveau plus proche de 5 %. De quoi déplaire aux investisseurs et entretenir un peu plus la chute du cours de Bourse.Olivier Pinaud

latribune.fr

11 Févr 2010, 23:49

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