Des pratiques similaires à celles de la distribution

Les accusations lancées par Jeff George, le patron de Sandoz, visent sans les nommer ses concurrents génériqueurs. Concrètement, certains de ces industriels pratiqueraient des rabais supérieurs à ceux autorisés, à l'image des fameuses «marges arrière» de la grande distribution. « Depuis la mise en application de la loi de modernisation de l'économie (LME) au 1er janvier 2009 et la suppression des marges arrières, les génériqueurs ont obtenu la majoration à 17% des remises possibles en officine sur les spécialités génériques  », rappelle-t-on au Gemme, le syndicat professionnel du secteur. Auparavant, ce taux était de 10,7%, mais les marges arrières pouvaient aller jusqu'à 15% du prix. Pourtant, les abus sont connus dans le secteur. «Ces pratiques s'apparentent à celles de la grande distribution» explique Patrick Biecheler, analyste chez Roland Berger. Convaincre le pharmacienOfficiellement, toutes les remises faites au pharmacien doivent figurer sur la facture. Officieusement, les industriels vont consentir des rabais aux pharmaciens pour avoir mis en avant une gamme de produits ou rendu tel ou tel service. Pourquoi en particulier les génériqueurs? Parce que les laboratoires traditionnels ciblent en priorité les médecins, via les visiteurs médicaux, alors que, pour les fabricants de «copies» de médicaments, c'est le pharmacien qu'il faut convaincre. C'est à lui qu'il revient de «substituer» un médicament de marque (princeps) inscrit sur l'ordonnance par un générique. Par ailleurs, « contrairement à la grande consommation, pour les génériques, la marque est encore très peu importante. Les industriels n'ont donc que l'argument prix pour s'imposer » ajoute Patrick Biecheler. « Ces pratiques concernent peut-être les groupements de pharmaciens mais pas les officines! » se défend Philippe Gaertner, président de la fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Pour Patrick Biecheler, ces pratiques risquent fort de perdurer. « A l'inverse de la grande consommation, les tarifs des génériques sont fixés par la Sécurité Sociale. Les pouvoirs publics n'ont donc pas d'intérêt à faire baisser le prix facial pour le consommateur ». En France, le marché des génériques est dominé par l'américain Mylan, devant le français Biogaran et l'israélien Teva, qui s'est hissé sur le podium depuis 2009. Numéro quatre de peu devant Sanofi-Winthrop à fin novembre 2009 selon le GERS, Sandoz est depuis tombé au cinquième rang, selon ses dirigeants. A.T.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.