BPCE prépare ses réseaux

Mettre la force d'un réseau décentralisé au service de la révolution client », telle est l'ambition d'Olivier Klein. Nommé la semaine dernière « directeur général banque commerciale et assurances » de BPCE, l'ancien patron de la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes a confié à « La Tribune » sa vision du développement des activités de détail du groupe bancaire. « Nos enseignes restent concurrentes et doivent cultiver leur identité spécifique, sans pour autant se spécialiser », précise-t-il d'emblée. A commencer par les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires. « Je crois profondément à la différentiation gagnante des réseaux décentralisés », explique-t-il, soulignant que ces établissements régionaux, maisons mères de BPCE, sont des « banques de plein exercice ancrées dans leur territoire ». Un modèle qui permet selon lui de « développer l'esprit d'entreprise et le sens des responsabilités », mais aussi d'assurer une « double proximité : relationnelle, grâce à la densité de nos réseaux et à leur statut coopératif, qui implique les clients sociétaires dans la gouvernance de leur banque ; et décisionnelle, avec des circuits de décision courts, au plus près de l'économie locale ». Pour Olivier Klein, « cet ensemble peut être imbattable si nos enseignes savent tirer profit de leur appartenance au groupe pour valoriser au mieux leurs atouts ». C'est ainsi qu'il appréhende son nouveau rôle de « pilote » des activités de détail du groupe, qui incluent aussi le Crédit Foncier, la Banque Palatine, la Société Marseillaise de Crédit et GCE Assurances. « Il s'agit de mener une réflexion stratégique commune sur la banque de demain afin de se préparer à ce que j'appelle la révolution client », indique-t-il. Une révolution marquée de nouvelles exigences : « Plus de simplicité, de disponibilité et de praticité grâce au multicanal, mais aussi plus de fiabilité, de conseil personnalisé et de valeur ajoutée. » Outre les deux directions du développement Caisse d'Epargne et Banque Populaire, qui restent séparées, Olivier Klein compte donc « mettre en place des directions transversales pour analyser la performance globale des enseignes et réfléchir à la stratégie de distribution, à la cohérence des différents canaux et au rôle de l'Internet, mais aussi à l'articulation des réseaux avec les fournisseurs et bien sûr avec Natixis », la banque de gros du groupe. « Notre rôle sera aussi de diffuser les meilleures pratiques commerciales et de gestion, afin d'optimiser l'efficacité des réseaux, gage de satisfaction et donc de fidélisation des clients », ajoute-t-il. En matière d'organisation, « notre pôle sera structuré par type de clientèle, et non par produit, afin de partir des besoins des clients pour développer des synergies de revenus. On pourra ainsi mieux s'occuper du particulier qui se cache derrière chaque client professionnel, proposer nos services de banque privée aux patrons de PME, ou encore accompagner la transmission d'entreprise ». Quant aux synergies de coûts, elles seront du ressort de l'autre nouveau directeur général de BPCE, Philippe Queuille, chargé de l'opérationnel et de la réorganisation de l'organe central.Rompu à la banque des particuliers, puisqu'il est entré à l'Ecureuil en 1998, Olivier Klein s'appuiera aussi, dans ses nouvelles fonctions, sur son expérience du marché des entreprises. Il a en effet passé douze ans à la Banque française du commerce extérieur (BFCE), où il a notamment oeuvré à la fusion avec le Crédit National pour donner naissance à Natexis, rachetée peu après par...le groupe Banque Populaire.
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