Nestlé, l'exception, maintient ses prix et ses marges

Enfin un groupe qui réjouit les analystes?! Alors que Danone, Procter et Unilever avaient tous dégringolé en Bourse après l'annonce de leurs résultats fin juillet, Nestlé, lui, progressait hier de 0,78 % en fin de matinée et récoltait les lauriers. Pour Jon Cox, chez Kepler Capital Markets, « ces résultats sont clairement au-dessus des estimations, une grosse surprise. » Jean-Philippe Bertschy, chez Vontobel, explique que « comparé à ses pairs, le développement des marges de Nestlé est une forme d'art ». Après un chiffre d'affaires au premier semestre de 55,34 milliards de francs suisses (40,4 milliards d'euros), en hausse de 6,1 %, le géant mondial de l'agroalimentaire a relevé ses prévisions de croissance à 5 % pour l'année, contre 3,9 % initialement évoqués. Ses marges opérationnelles (15,1 % au total, contre 14,1 au premier semestre de l'année dernière) se sont améliorées sur toutes les zones géographiques et pour toutes les catégories de produits, à l'exception des plats préparés, qui souffrent notamment d'une chute des ventes de surgelés aux États-Unis. Nestlé a même pu passer quelques hausses de prix en Europe en parallèle du redressement (+ 2,2 %) des ventes.Rien de surprenant pour Jim Singh. Le directeur financier de l'entreprise de Vevey s'est attaché à démontrer la supériorité du modèle Nestlé, qui n'oublie aucun pays ni aucun segment de consommation. Selon lui, les nouveaux produits abordables, comme l'eau Pure Life ou le café soluble Nes, sont à eux seuls responsables de 12 % de la croissance des ventes. Mais les produits très valorisés, type San Pellegrino ou Nespresso ont tout autant d'importance. Numéro unBien sûr, Nestlé mise beaucoup sur les pays émergents. Les ventes du groupe y ont crû en moyenne de 11 % depuis cinq ans et ces pays devraient représenter 45 % du chiffre d'affaires total en 2020. Mais Jim Singh a surtout souligné le poids de Nestlé dans cette zone, soit 35 milliards de francs suisses. « Notre taille est imbattable, de même que notre longévité là-bas », s'est-il exclamé, avant de rappeler que Nestlé était numéro un dans 8 des 18 principaux pays émergents dont le Brésil, la Russie ou la Malaisie. Pour autant, les zones dites développées restent une priorité. « Nous sommes une entreprise globale », a-t-il insisté, expliquant que les ventes positives en France, Espagne, Angleterre ou Italie constituaient une très bonne nouvelle. Enfin, Nestlé a aussi rappelé l'importance de ses marques milliardaires. Nescafé, Herta ou Kit Kat représentent 75 % du chiffre d'affaires et contribuent pour 7 % à la croissance. C'est sur elles que repose un nouveau grand programme d'innovation et de rénovation des produits, responsable à lui seul de plus de la moitié de la croissance des marges au premier semestre. S. L.
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