L'extraterrestre des océans

voileIl y a quelques semaines encore, Yves Parlier se préparait à passer des vacances en famille. Mais un coup de fil de dernière minute est venu contrarier les plans du navigateur. Sollicité par les Espagnols du bateau « 1876 » pour participer à la Transat Jacques Vabre, il n'a pu résister à l'appel de l'océan. Après avoir ressorti ses bottes et son ciré, il s'est élancé dimanche à l'assaut de l'Atlantique aux côtés de Pachi Rivero. « J'ai embarqué au pied levé. J'ai réussi à trouver un terrain d'entente avec mes proches. Maintenant, j'ai une dette envers eux », s'amuse l'Arcachonnais. À 49 ans, Parlier possède l'un des plus beaux palmarès de la course au large. Mini-transat, Solitaire du Figaro, Transat anglaise, Route du café, Route du rhum, course de l'Europe en équipages? il a quasiment remporté tous les plus grands trophées. Il s'est d'ailleurs déjà imposé sur la Transat Jacques Vabre aux côtés d'Éric Tabarly en 1997. Surnommé l'extraterrestre, en raison de son sens inné de la météo, Parlier a marqué le grand public lors de ses participations au Vendée Globe. En 1992-1993, il démâte après seulement deux jours de course. Malgré un aller-retour express aux Sables-d'Olonne, il effectue une remontée épique et termine quatrième de l'épreuve. Mais c'est au cours de l'édition 2000-2001 qu'il entre dans la légende. Alors qu'il est aux avant-postes, il démâte à nouveau au large de la Nouvelle-Zélande. Il choisit alors de faire escale sur une île afin de réparer son bateau. Au prix de dix jours d'effort, l'ingénieur en matériaux composites parvient à reprendre la mer. Malgré le manque de nourriture et un état de fatigue extrême, il réussit à boucler son tour du monde?en mode furtifPour cette Transat 2009 « improvisée », Parlier ne s'est pas fixé d'objectif. « On est partis en outsiders. Mais c'est un parcours que je connais bien. On va essayer de tirer notre épingle du jeu. » Pour ce faire, l'Aquitain a tenté avant-hier un premier coup de bluff?: il a choisi de naviguer en « mode furtif », ce qui lui a permis de disparaître des écrans radars de ses concurrents durant 24 heures. « Il vaut mieux utiliser ce mode en début de course tant que les bateaux sont très proches », assure-t-il. Hier, à 11 heures, « 1876 » réapparaissait en huitième place des monocoques, dévoilant une option très nord qui pourrait lui permettre de traverser plus rapidement la tempête qui sévit sur l'Atlantique. Une stratégie très osée? à l'image des choix d'Yves Parlier.Alexandre JaquinOn est partisen outsiders. Mais c'est un parcours que je connais bien. On va essayer de tirer notre épingle du jeu. »
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