L'idée d'une augmentation du Fonds européen de stabilité financière fait son chemin

Les 440 milliards d'euros garantis par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), adopté en mai - et opérationnel depuis août - pour venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté sont-ils suffisants ? Le porte-parole du gouvernement français et ministre du Budget, François Baroin, l'assure. En revanche, dans une tribune dans le Financial Times, Olli Rehn, commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires en doute, surtout si un pays comme l'Espagne devait y recourir. Il n'est pas le seul, les marchés financiers aussi. « Une chose est à noter dans le déroulement des crises grecque et irlandaise, c'est que le sauvetage de ces pays, grâce à l'aide des pays européens et du FMI, n'a pas fait baisser les taux d'intérêt à un niveau supportable », constate Maurice de Boisséson, chez Octo Finances. Sortir de la crise économique, avec un taux de près de 9 % pour l'Irlande et de plus de 12 % pour la Grèce, est en effet une mission impossible.Réticence de berlin et de parisPour Olli Rehn, il faut répondre au scepticisme du marché : « La capacité effective de prêt de l'actuel FESF devrait être renforcée et son champ d'application élargi », souligne le commissaire, pour qui c'est l'une des conditions nécessaires pour que l'ensemble de la zone euro sorte de la crise et renoue avec la croissance économique et la création d'emplois.En fait, Olli Rehn ne fait que rapporter les discussions en cours des responsables européens. Si aucune décision n'est pour le moment arrêtée, le sujet sera à l'ordre du jour de la réunion des ministres des Finances de la zone la semaine prochaine. Un montant d'environ un millier de milliards d'euros est évoqué, avec l'implication du FMI et de la BCE. Le mécanisme actuel d'aide, outre les 440 miliards, comprend 60 milliards de la Commission et 250 milliards du FMI, soit un total de 750 milliards d'euros. Les discussions devraient toutefois durer plusieurs semaines. Berlin et Paris y sont réticents d'autant que la capacité du FESF reste intacte puisque seule l'Irlande y a fait appel. Mais les investisseurs pourraient précipiter le processus. « Les exigences du marché ne sont pas les mêmes que celles du FMI, de la Commission européenne et de l'Allemagne. Pour prêter, ces derniers veulent des plans d'ajustement budgétaire diminuant peu à peu le déficit, avec retour sous les 3 %. Le marché, on ne sait pas ce qu'il veut, mais on comprend que les plans européens ne lui suffisent pas », constate Maurice de Boisséson. Robert Jule
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