Le bloc-notes de Stéphane Soumier

STRONG>Sortez l'Allemage!Vous croyez que c'est une provocation ? Demander à l'Allemagne de sortir de l'euro ! Lui laisser retrouver son cher deutsche mark, sa Bundesbank « intransigeante » (car la Bundesbank est toujours intransigeante), et nous laisser, nous les pays du « Club Med », dévaluer tranquillement pour retrouver de la compétitivité. « Avant la création de l'euro, il y avait un critère, c'était les exportations automobiles », nous raconte Guillaume Dard, le patron de Montpensier Finances, qui a lu là-dessus les travaux d'un inspecteur des finances. « Depuis cinquante ans, quand les voitures produites en France s'exportaient moins bien que les voitures allemandes, c'était le signal de la dévaluation, il me semble qu'on en n'est plus très loin. » « Franchement, vous regardez l'euro en ce moment, déclare un autre expert, vous avez l'impression de voir une bande de gars dans une cage avec un gorille pour les surveiller. Le problème c'est que personne n'ose ouvrir la porte de la cage. » Comprenez que personne ne peut imaginer ce que serait l'euro sans l'« intransigeance ». Vous croyez que c'est une provocation ? Rassurez-vous, c'en est une.En pleine face Ne me dites pas le contraire, beaucoup d'entre vous espéraient pouvoir souffler à la sortie de l'hiver, trouver un peu de visibilité, un peu de perspectives. La semaine est pourtant celle d'un retour en force du réel. Oui, c'est une troisième année de crise, « et c'est la plus difficile », me disait Laurence Parisot jeudi dernier. Les chefs des grandes entreprises qui publient leurs résultats, disent tous, peu ou prou, la même chose : « À titre personnel, je m'en sors, mais c'est pour le secteur que je suis inquiet. » Le chiffre des défaillances monte à nouveau, on a battu des records en janvier dernier devant les tribunaux de commerce. Un chef d'entreprise de 37 ans, artisan charpentier, 30 emplois, sept années d'existence, me raconte comment son quotidien est en train de basculer: « Notre équipe est ultracompétente et nous sommes très demandés par des architectes sensibles à la qualité de nos ouvrages, en recherche de conseils techniques, thermiques et innovants. Le problème, c'est qu'à coup de recherche autofinancée, on est monté sur un vélo dont les cale-pieds sont bloqués, si on s'arrête, on tombe. Et là on est obligé de freiner fort, avec des décalages de chantiers, donc de facturation, des clients qui font le maximum pour faire traîner les délais de paiement (je sais qu'ils sont en fait dans la même situation que moi), et des particuliers qui se demandent à nouveau si c'est le moment d'investir. C'est là que les banques vous lâchent. Vous ne pouvez pas savoir à quelle vitesse on devient, tout à coup, un canard boiteux. Moi qui me prenais pour un aigle ! » Esquimaux ? Chocolats glacés ?Franck Riboud, en venant présenter les résultats de Danone :« - On s'inquiéterait moins pour le potentiel industriel de la France, si on voulait bien regarder toute l'industrie, l'agroalimentaire, le tourisme, nous avons de réelles forces, concurrentielles, dans ces secteurs.- Vous voulez dire qu'on résume trop l'industrie à l'automobile ?- Absolument !- C'est qu'on ne veut pas devenir la République des marchands de glace.- Je sais bien, mais on a tort de résumer les choses comme ça. »
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