Chine  : L'année du « Tigre de métal » placée sous le signe de l'austérité

Si l'année du « Boeuf de bois » a été celle de la résistance de la Chine face à la crise, grâce à l'exubérance de ses plans de relance, celle du Tigre de métal s'annonce plus austère.La banque centrale chinoise, qui a déjà contraint les banques à augmenter leur taux de réserves obligatoires une fois cette année, a choisi d'annoncer un deuxième tour de vis ? + 50 points de base à 16,5 % pour les grandes banques ? vendredi, à la veille des festivités du Nouvel An. Un geste froidement calculé, car s'il a eu pour effet de faire baisser l'ensemble des places mondiales, il a épargné celle de Shanghai, non seulement déjà fermée, et surtout « en vacances » pour une semaine.« En soi, cette baisse ne change pas grand-chose, car les banques affichent déjà un ratio prêts sur dépôts de 70 %, et donc 30 % de cash disponible qu'elles ne peuvent pas prêter, estime Fabrice Jacob, gérant chez Yu Ming Investissement. Mais, psychologiquement, ce geste est très important pour les marchés. »Un resserrement salutaireLes investisseurs l'interprètent comme la volonté de continuer à ralentir la machine et de se prémunir contre la création de « bulles » et d'accumulation de créances douteuses dans les banques. « Le rythme pourrait même s'accélérer, car, en janvier, le montant des nouveaux encours a baissé de 14 % seulement alors que la Chine attend 22 % de baisse pour l'ensemble de l'année. » Le message commence déjà à porter ses fruits. « Ce resserrement monétaire est salutaire, il est nécessaire à la mise en oeuvre en Chine d'un développement économique plus harmonieux », commente le gérant Asie de Hamon Investment. La chute de 9 % depuis le début de l'année de l'indice Composite de la Bourse de Shanghai etl'assagissement des ratios de valorisation, en partie dictés par la politique économique de Pékin, ont déjà sensiblement contribué à émousser la crainte d'une bulle sur les marchés. Signaux contradictoiresDe surcroît, certains stratèges se montrent de plus en plus sceptiques sur l'existence d'une bulle dans l'économie réelle. Notamment dans l'immobilier, où les besoins restent importants. « Un foyer chinois est en moyenne endetté à hauteur de 35 % de son revenu réel, alors qu'au Japon, ce chiffre était de 130 % en 1990 », rappelle Fabrice Jacob. Par ailleurs, ajoute-t-il, « les transactions immobilières se font à 25 % en cash en Chine, ce qui attenue l'idée d'une bulle construite sur l'endettement ». Prudence cependant, car les chiffres publiés cette semaine envoient toujours des signaux contradictoires. Si les prix à la consommation ont décéléré en janvier par rapport à décembre (+ 1,5 % contre + 1,9 %), ceux de l'immobilier calculés dans les 70 plus grandes villes du pays ont grimpé de 9,5 % par rapport à janvier 2009.
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