Les émergents s'invitent dans l'Olympe des grandes fortunes

Rien ne semble les arrêter. Les grandes fortunes des pays émergents font une percée dans le classement des milliardaires de la planète en 2010, selon le classement établi par le magazine Forbes. Après 15 ans de domination incontestée, Bill Gates, le co-fondateur de Microsoft, et Warren Buffet, le patron du fonds Berkshire Hathaway, doivent à présent céder leur place de premiers porte-monnaies de la planète. Et la première marche du podium leur a été ravie par un Mexicain, le magnat des télécom Carlos Slim, qui affiche 53,5 milliards de dollars au compteur. Depuis 10 ans le paysage des milliardaires a été totalement bouleversé avec l'irruption des Russes (62) et Chinois continentaux (64) qui étaient largement absents du club en l'an 2000. Plus de 60% du Top 50 ont relégués dans les tréfonds du classement, laissant la place à de nouveaux venus. Les Indiens, qui étaient déjà membres du club à l'époque, effectuent une spectaculaire montée en puissance en passant de 9 milliardaires à 49 en dix ans. L'incroyable essor économique des pays surnommés Brics (Brésil, Inde, Russie et Chine) à la faveur de l'explosion des échanges mondiaux et de la flambée du prix des matières premières, a érigé des empires ex-nihilo. Incroyable essor Sur 97 nouveaux entrants dans le club des milliardaires dans l'édition 2010, les deux tiers proviennent d'Asie: ils ont fait fortune dans les hedge funds, la transformation de poulets, les fertilisants ou la médecine tibétaine... Parmi eux, l'indien Mukesh Ambani, patron de Reliance (énergie), se hisse au quatrième rang mondial avec 29 milliards de dollars, suivi par son compatriote, le célèbre « sidérurgiste » Lakshmi Mittal avec 28,7 milliards de dollars. Le montant total des fortunes du continent asiatique a doublé en un an, à 729 milliards de dollars sur un total mondial de 3600 milliards de dollars. La Chine devient la deuxième pépinière de milliardaires avec 89 noms recensés (Hong Kong compris) dont 27 ontfait leur entrée cette année dans le classement général. Et pour la première fois un Pakistanais figure sur la liste, Mian Muhammad Mansha, avec son petit milliard de dollars, qui le classe en 937 ème position.Première place convoitéeCette percée des pays émergents donnent des ailes aux nouveaux empires industriels et financiers du Sud.Ainsi le brésilien Eike Batista (déjà 8° place avec 27 milliards de dollars) veut encore gagner des marches dans le classement de l'an prochain. Il entend vendre sur les marchés financiers pour 5,6 milliards de dollars d'actions (initial public offering) de son groupe Osx, constructeur de bateaux. La fièvre des egos lui a même fait promettre de porter à 100 milliards de dollars le montant de sa fortune d'ici une décennie. Riche AmériqueMais l'irruption des pays émergents ne doit pas faire illusion. Les milliardaires américains ne se sont jamais aussi bien portés. Ils atteignent le nombre record de 403 et accaparent environ 1400 milliards de dollars. Seuls 55 Américains étaient membres du club au début de la décennie. Mais ce leadership va-t-il résister encore longtemps au raz de marée des pays émergents ?Quant au Vieux continent, avec ses 248 milliardaires, il fait profil bas. Le premier Européen, Bernard Arnault, semble s'être égaré dans cet univers d'exubérance avec son bas de laine de 27,5 milliards de dollars. En hausse malgré tout de 11 milliards de dollars. Ultime leçon de ce classement, pour ces thésaurisateurs hors normes la crise n'aura eu qu'un impact passager. Après s'être resserré à 793 membres en 2009, le club des milliardaires accueille aujourd'hui à 1011 membres, trois fois plus qu'en 2000 (322).
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