Pfizer achète son compatriote King Pharmaceuticals

Pendant que Sanofi-Aventis et Genzyme tergiversent sur un éventuel mariage, certains sont plus directs. L'américain Pfizer vient de s'offrir son compatriote King Pharmaceuticals pour 3,6 milliards de dollars. C'est deux fois le chiffre d'affaires de la cible (1,8 milliard de dollars l'an dernier), qui emploie quelque 2.600 personnes, principalement aux États-Unis. King, spécialisé dans les traitements contre la douleur (deux tiers de ses revenus), possède aussi une branche santé animale et une activité de dispositifs d'injection. Le groupe est de taille modeste au regard du premier labo mondial (50 milliards de dollars de chiffre d'affaires l'an dernier). Mais, avec ses antalgiques (myorelaxant Skelaxin, patch Flector), il viendra compléter le portefeuille de Pfizer, leader dans ce domaine, dont les deuxième et troisième produits sont l'antiépileptique Lyrica (2,8 milliards de dollars de ventes) et le traitement contre l'arthrose Celebrex (2,3 milliards). Début août, Pfizer avait cité les antidouleurs comme l'un des domaines dans lesquels il est prêt à dépenser « plusieurs milliards » de dollars en croissance externe, au même titre que les pays émergents, les génériques, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences. «Compenser le risque »Cette opération doit contribuer à « compenser le risque lié [...] à un seul produit », a souligné Franck d'Amelio, le directeur financier de Pfizer. Après avoir racheté Wyeth l'an dernier pour 68 milliards de dollars, le groupe cherche toujours de quoi compenser la perte, en 2011, du brevet de son anticholestérol vedette, le Lipitor (11,4 milliards de dollars l'an dernier) qui pèse près du quart de son chiffre d'affaires. Le rachat de King, en cash, représente une prime de 40 % sur le dernier cours de Bourse et Pfizer en attend « au moins 200 millions de dollars de synergies de coûts ». Il devrait avoir un effet positif de 2 cents par action sur le bénéfice ajusté en 2011 et 2012, et de 3 à 4 cents entre 2013 et 2015. Un montant jugé décevant par certains. Pfizer en a profité pour confirmer sa volonté de se développer dans les domaines où il est déjà présent, excluant de se diversifier dans les dispositifs médicaux par exemple. La semaine dernière, il avait annoncé qu'il envisageait de vendre son activité de fabrication de gélules, Capsugel (740 millions de dollars de revenus en 2009). AUDREY TONNELIERDébut août, le groupe avait cité les antidouleurs comme l'un des domaines dans lesquels il est prêt à beaucoup dépenser.
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