Airbus inspire le projet européen de Nicolas Sarkozy

Il y a des coïncidences heureuses. En déplacement ce jeudi à Blagnac sur le site d'Airbus pour présenter ses voeux aux forces économiques, Nicolas Sarkozy a pu saluer le nouveau succès commercial enregistré par l'avionneur. Mercredi, la compagnie indienne IndiGo lui a passé commande de 180 appareils A320. Un contrat présenté par Airbus comme « le plus grand de l'histoire de l'aviation civile ». Quel joli symbole pour le président de la République venu réaffirmer sa volonté d'assurer l'avenir d'une industrie tricolore particulièrement malmenée pendant la crise. Présenter des voeux à Gandrange ou à Flins n'aurait pas eu la même portée symbolique. Toutefois, les succès commerciaux de l'aéronautique ne sont pas le fait du hasard. Si Airbus et un grand nombre d'entreprises qui gravitent autour d'elle se portent bien, c'est en partie parce que cette filière a su prendre son destin en main. En effet, elle n'a pas attendu les états généraux de l'industrie pour s'organiser en filière, pour créer un écosystème performant. Elle n'a pas non plus attendu 2008 et le vote de la loi de modernisation de l'économie pour réduire les délais de paiement entre entreprises. Dès 2006, une charte de confiance signée entre les petits et les grands du secteur avait pour objectif d'accélérer les paiements. Appréciation de l'euroPourtant, tout n'est pas rose. Parallèlement aux erreurs de stratégies de certaines de ses entreprises, la filière subit de plein fouet l'appréciation de l'euro face au dollar. En témoignent les difficultés temporaires ou récurrentes de quelques grands noms comme Latécoèree;coère ou Potez, ou de simples sous-traitants anonymes, « Quand le dollar perd 10 cents face à l'euro, Airbus perd ainsi 1 milliard », a déclaré à plusieurs reprises Louis Gallois, le président d'EADS, la maison mère d'Airbus. Une évolution problématique du taux de change euro/dollar dont s'est saisi le chef de l'État. « Si on laisse tomber l'euro, on laisse tomber l'Europe », a-t-il indiqué avant de marteler la nécessité d'aller aujourd'hui « plus loin vers un gouvernement économique de la zone euro » et vers l'intégration des politiques économiques de ses 17 pays membres, notamment un rapprochement de la fiscalité de la France avec celle de l'Allemagne. Il s'agirait en quelque sorte de s'inspirer des exemples EADS et Airbus, fruits de coopérations multiples entre entreprises européennes du secteur aéronautique. Le déplacement à Blagnac n'était donc pas un hasard.
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