Le réacteur de la banque touché en plein c ? ur

Pépite d'hier, la banque d'investissement de la Société Généralecute; Générale est devenue son talon d'Achille. Après avoir généré les profits de la banque pendant près de dix ans, elle creuse ses pertes depuis trois ans. En effet, la banque d'investissement dirigée par Michel Péretié va accuser en 2009 sa troisième année consécutive de pertes, après l'impact de la fraude Kerviel en 2007 et la crise en 2008. Après avoir sauvé son indépendance en 1999, la Générale a misé sur les activités de marchés et les très rentables dérivés actions. Entre 2002 et 2006, les produits structurés ont permis à la banque d'engranger de somptueux bénéfices grâce à un coût du risque et des taux d'intérêt historiquement bas. La banque d'investissement réalisait une rentabilité de 40 % à 45 % et près de la moitié des bénéfices du groupe, qui lui ont permis de financer sa croissance externe dans les pays de l'Est et en Russie (Rosbank).Le modèle était bien huilé, mais il est désormais grippé. Malgré une année 2009 exceptionnelle, la banque d'investissement ne sera pas rentable en 2009, alors que la plupart de ses cons?urs engrangent des bénéfices records. Elle est étouffée par deux phénomènes. D'une part, le coût du risque a explosé alors qu'il était nul avant la crise. Depuis un an, malgré une activité très intense en termes de revenus en 2009, il est supérieur au résultat brut d'exploitation et a conduit la banque à afficher des pertes. D'autre part, la Société Généralecute; Générale reste plombée par un portefeuille de 35 milliards d'euros d'actifs toxiques qui est soumis aux évolutions économiques mondiales, et particulièrement au marché immobilier américain. La Société Généralecute; Générale a perdu son moteur de croissance et se trouve désormais paralysée pour assurer son développement.L'année 2010 sera donc clé pour le pôle de Michel Péretié. La bonne nouvelle est que le coût du risque devrait commencer à baisser mais restera à un niveau élevé. La santé financière de la Générale restera toutefois suspendue à des facteurs exogènes : la reprise économique américaine, l'immobilier et les défauts de paiement liés au chômage. S'ils ne s'améliorent pas, la banque continuera de souffrir. Mais dans le cas contraire, cela ne suffira peut être pas.Car le problème majeur sera le besoin en fonds propres des activités de marché et du trading, qui devrait doubler voire tripler d'ici à 2012. Cela va peser encore sur la rentabilité de la Société Généralecute; Générale, qui devra allouer des fonds propres supplémentaires. Tout ceci interviendra alors que les activités de marchés vont ralentir. Les revenus devraient baisser de 20 % à 25 % en 2010. Une situation qui pèsera encore un peu plus sur la rentabilité de la banque d'investissement et du groupe. Matthieu Pechberty
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.