Coficine, la star discrète du festival de Cannes

« Des hommes et des dieux » avec Lambert Wilson, « la princesse de Montpensier » de Bertrand Tavernier, « L'autre monde » avec Louise Bourgoin ; ces films français seront présents au festival de Cannes qui vient de s'ouvrir. Ils ont un autre point en commun : ils ont été financés par Coficine, le leader français du financement du cinema. La société, composée d'une trentaine d'employés, finance une centaine de films par an, soit les deux tiers du marché français. Cette filiale de Natixis se concentre sur le développement et la production des films. « Nous commençons à prêter très en amont de la production, en finançant le développement et la création d'un film » explique Didier Courtois Duverger, PDG de Coficine. Pour s'assurer de la viabilité des projets, il est en lien étroit avec les distributeurs et les chaînes de télévisions, qui assureront la diffusion des oeuvres, afin d'évaluer les débouchés des films. Les prêts démarrent à 200.000 euros et peuvent atteindre jusqu'à 50 millions d'euros. Coficine distribue environ 650 millions d'euros par an dont les deux tiers sont dédiés au cinéma et 20% aux téléfilms. Un chiffre important facilité par une aide publique. « A notre demande, l'Etat nous garantit à hauteur de 50% les prêts que nous mettons en place pour le financement des films français ce qui nous permet de prêter davantage » ajoute Didier Courtois Duverger. Car Coficine ne dispose que de 20 millions d'euros de fonds propres. Cela l'oblige à replacer environ 30% de ses encours auprès d'autres banques dont BPCE (actionnaire de Natixis), BNP Paribas et Neuflize, l'actionnaire de son principal concurrent Cofiloisirs. « Nos encours ont un taux de rotation très élevé, leur durée moyenne étant de 5 à 18 mois » ajoute le patron de Coficine. Avec un chiffre d'affaires compris entre 15 et 20 millions d'euros, le spécialiste réalise environ 3 millions d'euros de bénéfice, soit une rentabilisé annuelle supérieure à 10%. Le marché français étant saturé, la société essaye de se développer en Italie, en Espagne ou en Grande-Bretagne. Des marchés encore dominés par les banques locales.Matthieu Pechberty
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.