L'euro protège le blé européen

En apparence tout va bien pour le blé français. La chute libre de l'euro depuis le début de l'année a permis au pays de reconquérir des parts de marché vers les grands pays importateurs, dont l'Egypte et l'Algérie par exemple. L'Egypte vient d'ailleurs d'acheter une cargaison de blé français de 60.000 tonnes, pour livraison début juillet. Selon FranceAgriMer, la France a exporté 9 millions de tonnes cette année, pour un total d'exportations européennes qui devrait atteindre 17,1 millions de tonnes. La récolte 2009 est donc écoulée. Et la consommation continue de croître : 7 millions de tonnes de blé supplémentaires seront consommés sur la planète en 2010 par rapport à 2009 (soit 654 millions de tonnes). plus-bas de trois ansMais sur les marchés financiers, le blé n'est pas à la fête. les stocks sont importants, et, à l'instar des autres matières premières, les céréales ont été affectées par la crise des finances publiques européennes. Les cours, qui étaient en voie de redressement, ont fléchi de nouveau ces dernières semaines. Le blé a chuté de 16 % aux Etats-Unis, depuis début mai. Là-bas, son cours se retrouve à un plus-bas depuis 2007, à quelque 4,44 dollars le boisseau. Par comparaison, les blés européens ont moins souffert, avec un recul de seulement 5 % du contrat d'Euronext sur le blé meunier. Le recul de l'euro face au dollar favorise en effet les achats sur le Vieux Continent. D'autant que les principaux acheteurs se situent géographiquement proches de l'Europe : les prix de fret sont donc plus intéressants pour l'Egypte, l'Algérie ou le Yemen. Malgré cela, les prix actuels du blé s'avèrent peu engageants pour les céréaliers. Le blé cotait vendredi 136 euros par tonne hors fret maritime sur Euronext pour une livraison en novembre. Une somme de laquelle il faut retirer les frais de transport routier des silos jusqu'à Rouen, le principal port à destination de l'étranger. Ce coût peut aller de 5 à 20 euros par tonne, selon l'éloignement entre l'exploitation et le lieu de cargaison. Or, selon un agriculteur, « le prix de revient minimum est souvent proche des 100 euros ». Ce qui laisse des marges réduites aux plus petites exploitations. Les surfaces plantées ont de surcroît progressé de 4,4 % en France à 4,9 millions d'hectares. Et les rendements sont attendus en baisse par FranceAgriMer, qui déplore le stress hydrique. Aline Robert
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