Les Français craignent trop de précipitation

Les banques françaises veulent prendre leur temps. Il y a tout juste un mois, les régulateurs du monde entier entérinaient les nouvelles règles prudentielles, dites de Bâle III. Après des mois d'incertitude, les banques ont réussi à décrocher un accord qui leur est plutôt favorable. Avec un ratio de fonds propres de 7 % d'ici à fin 2018, les banques ont gagné sur le point crucial?: elles auront le temps de s'adapter. Toutes craignaient d'avoir à lancer dans la précipitation des augmentations de capital massives pour renforcer leurs fonds propres. Les banques françaises ont assuré qu'elles se conformeraient, sans soucis majeurs, aux nouvelles exigences au fur et à mesure des années. En attendant, elles demandent les détails des calibrages de l'assurance et des intérêts minoritaires ou de « l'inacceptable » norme sur la liquidité à long terme. Pressions anglaises et suissesMais ces dernières semaines, plusieurs établissements ont pris de court le monde bancaire. D'abord, Deutsche Bank et Standard Chartered sont rapidement sorties du bois en lançant d'importantes augmentations de capital. Ces deux exemples relancent les doutes sur la capacité de banques d'investissement ? les plus exposées aux nouvelles exigences ? à auto-financer leurs besoins de fonds propres. Barclays, Société Généralecute; Générale, BNP Paribas, Credit Suisse ou UBS sont en ligne de mire. De plus, les autorités britanniques et suisses poussent à renforcer davantage la solvabilité de leurs institutions financières, ce qui ne manque pas d'agacer les établissement hexagonaux. « Nous craignons que la pression des Anglais et des Suisses ne provoque un phénomène de contagion », explique un dirigeant d'une banque française. D'autant que ces dernières semaines, plusieurs investisseurs ont poussé les banques françaises pour qu'elles remplissent les nouvelles normes lors de l'entrée en vigueur du dispositif, soit dès 2013. Hier, les analystes de Macquarie ont estimé que le Crédit Agricolegricole aurait besoin de lever 4 milliards d'euros d'ici à la fin de l'année. «Le risque est que les marchés veuillent aller plus vite que le régulateur. Si le marché nous met la pression, ça sera difficile de tenir en l'état» explique un autre dirigeant. Les banques françaises risquent d'être isolées dans leur position. Matthieu Pechberty
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