À l'affiche

STRONG>La mort en grâceNous sommes là dans le jardin des morts. Un cimetière. Là où l'amour n'est plus. Un homme erre à la recherche d'on ne sait quoi. Un homme usé par le temps. Par la vie. Il se repose là. Arrive une femme (Valeria Bruni-Tedeschi), errante elle aussi. Perdue, fébrile jusqu'au désespoir. Ainsi commence « Rêve d'automne » du Norvégien Jon Fosse, mis en scène par Patrice Chéreau. Ce couple, là par hasard, on ne sait trop, se connaît. Ils se sont aimés, quittés, puis aujourd'hui retrouvés. Pour quoi ? Pour qui ? Autour d'eux vont surgir des fantômes, des morts vivants. Des rêves de vies. Mais l'amour ne peut pas renaître des cendres. La mort engloutit tout. C'est à une sorte de chorégraphie que convie Patrice Chéreau. Les corps se cherchent, se frôlent, se touchent sans pour autant donner existence aux gestes. Il y a de la grâce dans sa mise en scène, grâce appuyée par des éclats de musique, fugaces, tout ancrés dans le souvenir. Pascal Greggory est cet homme sans existence, presque sans corps avec une force bouleversante. Rêve de l'homme qu'il a été. J.-L. P.« Rêve d'automne », au Théâtre de la Ville. Tél. : 01.42.74.22.77. Jusqu'au 25 janvier.Mauvaise foiSophia Aram prévient d'emblée : son spectacle peut heurter ceux qui placent leur foi au-dessus de leur sens de l'humour. Pour les autres, elle offre un one-woman-show hilarant. L'humoriste y décline ses angoisses par rapport à Dieu dans une galerie de portraits de croyants haute en couleur. Il y a là Sandrine sa copine de 5e, intarissable lorsqu'elle raconte la création du monde. Sa tante Fatiha qui a choisi de pratiquer les trois religions en même temps pour être sûre d'aller au paradis. Sauf qu'elle se mélange les pinceaux et se retrouve à égorger une dinde le jour de l'Aïd. Imams, curés, rabbins, créationnistes... Sophia Aram ? qui dit « être à l'islam ce que les Ferrero Roche d'Or sont à la diplomatie » ? n'épargne personne. Et dans un monde où le politiquement correct domine quand il n'est pas contrebalancé par une islamophobie hystérique, sa voix se révèle jubilatoire. Y. Y.« Crise de foi », au Théâtre Trévise. Tél. : 01.45.23.35.45.
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