Les meilleurs outils pour recruter des jeunes

Très sérieusement inquiet face à la montée du chômage des jeunes à l'approche d'échéances politiques majeures, le gouvernement parie sur l'alternance. En connaissance de cause car il connaît les chiffres, comme ceux de la chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP). La CCIP a publié, en janvier 2010, une étude montrant que les 50 % des apprentis issus de ses écoles obtiennent un emploi moins de trois mois après l'obtention de leur diplôme. Cette enquête a été menée en novembre-décembre 2009. Les apprentis ne connaissent donc pas la crise. Logique. Car selon une autre étude de la CCIP, les entreprises françaises, mais aussi allemandes et britanniques convergent sur un point : l'apprentissage est le dispositif de formation le plus efficace pour l'insertion professionnelle des jeunes. Et pourtant. En France, la formation en alternance est en perte de vitesse depuis 2000.Malgré tout, le gouvernement vise un taux de 20 % de jeunes en alternance en 2015, contre 11 % aujourd'hui. Soit 850.000 jeunes au lieu de 600.000 jeunes à l'heure actuelle. Il s'appuie pour cela sur une série de mesures financières incitatives (voir ci-dessous) et les propositions novatrices émises par Henri Proglio, PDG d'EDF et président de Veolia, qui connaît parfaitement le dossier (voir encadré). Veolia dispose d'un véritable campus de l'alternance de haut niveau à Jouy-le-Moutier, dans la banlieue parisienne. Henri Proglio a pris son bâton de pèlerin et a convaincu cinquante grands groupes (Accor, Total, Danone, Orange, etc.) qui se sont engagés à recruter des milliers de jeunes en contrats d'apprentissage ou de professionnalisation.Encore faut-il que les centres de formation puissent les accueillir et que cela aboutisse à de réelles embauches. Certains employeurs ne recrutent que 15 % de leurs alternants, à l'issue de leur formation, privilégiant parfois le contrat à durée déterminée. La solution réside sans doute dans un travail de fond à mener. « Un changement culturel est nécessaire pour modifier l'image de l'apprentissage et pour améliorer le statut de l'apprenti », souligne Hervé Garnier, en charge de la jeunesse, à la CFDT. Il insiste sur le fait que l'apprentissage doit rester une démarche positive de la part de l'entreprise. « Un vrai travail de réflexion doit être entrepris par l'entreprise avant de se lancer dans l'alternance. Il faut mettre les moyens comme l'a réalisé Veolia pour son campus. C'est une des clés pour réussir à aider les jeunes à devenir autonomes. »Clarisse Burger
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