Cette belle propriété de 22 hectares sise à Pomerol est passée dans le giron de l'assureur Generali en 2007. Il était déjà propriétaire du Château La France, en bordeaux supérieur, mais il l'a vendu pour se concentrer sur le haut de gamme de la rive droite dans une vision d'investissement à long terme. Avec Château La Pointe, l'assureur a trouvé un domaine qui, bon an mal an, fait des bons vins, mais qui pourrait faire mieux.C'est le défi du jeune directeur général Éric Monneret, qui a longtemps travaillé dans le Sauternes, et du maître de chai Émilie Faniest. Ils se sont adjoint les conseils d'Hubert de Bouärd de Laforest (Château Angelus). « L'idée n'est pas de faire un vin de garage, mais de relever la qualité globale des 100.000 bouteilles produites par an », note Éric Monneret. Pour y parvenir, le sol a été analysé, un drainage a été mis en place, les cabernet-sauvignon ont été arrachés, le cuvier a été refait de fond en comble. Bref, la propriété somnolait ; elle se réveille progressivement.Le potentiel est là. Émilie Faniest vinifie depuis 2004. Le millésime 2005 est superbe, mais c'est normal ; le 2006 propose une expression classique de l'appellation mais le 2007 est loin d'être excitant. Le 2008 ? On sent le point d'inflexion de la conduite du domaine. Le nez est une explosion de fruit rouge. En bouche, les tannins ont la gesticulation de la jeunesse mais restent disciplinés. On découvre un côté crémeux, poivré, cacaoté avec une finale fraîche. Quel plaisir cela sera de l'ouvrir en 2018 et, pourquoi pas, en 2028. Comptez 25 euros chez les bons cavistes (le 2005 est plus cher). Pascal Boulard Un réveil en fanfareChâteau La PointeAppellation Pomerol contrôlée

latribune.fr

14 Févr 2010, 23:49

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