Pas facile de passer au numérique. Médiamétrie vient d'en faire l'expérience. La semaine dernière, la direction de l'institut d'audience a annoncé lors d'une réunion avec les représentants des radios que sa nouvelle mesure phare, le « streaming live », était suspendue jusqu'à juillet.Ce service était pourtant très attendu. Le streaming live est censé mesurer la durée d'écoute des radios sur Internet. De plus en plus, les internautes se servent en effet de leur ordinateur pour écouter les stations en direct en lançant les « players » (les lecteurs), au lieu de recourir aux bons vieux postes. Cela peut représenter pour des grandes radios généralistes jusqu'à la moitié des visites de leur site Internet. Une audience réelle qui n'est pas comptabilisée, encore moins vendue aux annonceurs. « Les radios n'ont pas bien intégré les ?marqueurs? qui permettent de mesurer l'audience. Les résultats ne sont pas publiables », admet une porte-parole de Médiamétrie.fiabilité des donnéesPlus grave, les données déjà disponibles ne sont pas encore très fiables. L'institut a lancé pour la première fois en décembre la mesure de la « catch up radio », c'est-à-dire de la radio de rattrapage. Après deux éditions, il a décidé de « suspendre jusqu'à nouvel ordre » la partie consacrée aux programmes écoutés sur Internet en différé (le streaming différé), selon des radios présentes à la réunion. D'après le dernier comptage, Europe 1 arrivait en tête avec 173.891 sessions d'écoute, devant RMC (87.828 sessions). « Mais il y avait démultiplication des sessions et de la durée d'écoute », indique une radio.Pas de problème, en revanche, dans la mesure du nombre de podcasts téléchargés. Les podcasts sont ces programmes auxquels s'abonne l'internaute et qu'il écoute sur Internet ou sur son mobile après leur diffusion à la radio. Pour autant, l'analyse des résultats est délicate. En effet, l'internaute n'écoute pas forcément les programmes auxquels il est abonné. Pour avoir cette information, il faudrait que Médiamétrie passe un accord avec Apple, son juke-box iTunes étant le premier site de téléchargement de podcasts. Ce que la firme à la pomme refuse de faire. Selon les estimations, trois podcasts sur cinq seraient écoutés. Sandrine C

latribune.fr

14 Févr 2010, 23:47

Partager :