Le recul des levées de capitaux menace certains fonds

Loin, très loin est le temps où les compagnies d'assurance et les fonds de pension venaient frapper à la porte des fonds d'investissement pour leur confier leur argent. Aujourd'hui, convaincre un investisseur de débourser quelques millions d'euros est un véritable défi. Les chiffres publiés la semaine dernière par l'European Venture Capital Association (EVCA) ont jeté une lumière crue sur la léthargie actuelle des levées de fonds. En 2009, les firmes de capital-investissement ne sont parvenues à collecter que 13 milliards d'euros, contre 82 milliards en 2008. Au niveau mondial, la chute a également été brutale: 246 milliards de dollars ont été levés, contre 636  milliards en 2008. La faute à plusieurs facteurs: contraintes de liquidité des investisseurs, réallocation d'actifs au détriment du private equity, pression réglementaire croissante sur les assureurs et les banques...Toutefois, d'aucuns jugent que cet assèchement n'est pas dramatique. Lors du Forum des investisseurs de l'EVCA à Genève, le 11 mars, Stefan Hepp, le président de Strategic Capital Management, estimait ainsi que « les fonds ont moins besoin d'argent aujourd'hui, étant donné les valorisations plus faibles ». risque d'embouteillageAlors, méthode Coué ? « Les besoins sont certes moindres, mais le niveau de liquidité actuel ne permettra pas d'alimenter tous les acteurs du march頻, juge un connaisseur. Et de souligner qu'un fonds incapable de lever un nouveau véhicule est condamné à disparaître. Cette année, beaucoup repartiront en campagne pour trouver de nouveaux capitaux. La mission ne sera pas de tout repos. Blackstone l'apprend actuellement à ses dépens, et peine à lever son sixième véhicule. D'après nos informations, l'américain piétine autour de 10 milliards de dollars alors que son objectif, qu'il doit atteindre d'ici juin, est de 15 milliards. D'ici à la fin de l'année, plusieurs acteurs européens se lanceront : BC Partners, qui vise plus de 5 milliards d'euros, Barclays Private Equity (2 milliards) et Astorg (800 millions). En attendant 2011 et l'arrivée d'autres poids lourds, comme KKR aux Etats-Unis. Le risque d'embouteillage est donc grand. Avec la question suivante: où trouver les capitaux ? Pour l'heure, le salut ne viendra pas des fonds de pension. En Europe, leurs engagements sont passés de 22,6 milliards d'euros en 2008 à...1,3 milliard en 2009. Les grandes poches d'épargne de demain se trouveront certainement du côté des fonds souverains, qui disposent d'une force de frappe de plus de 3.500 milliards de dollars, d'après Preqin. Certains d'entre eux lorgnent déjà le capital-investissement. China Investment Corporation (CIC) vient ainsi d'allouer 1,5 milliard de dollars au marché secondaire du private equity, a rapporté le « Financial Times ».
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