En dépit des critiques, Krief Group maintient ses ambitions

Louis Petiet n'a rien perdu de son aplomb. Une semaine après avoir été écarté du dossier Heuliez, le PDG de Krief Group multiplie les procédures. Le groupe vient de demander le renouvellement de la période d'observation de Montaigne Fashion Group (MFG). Il est devenu en octobre le premier créancier de cette société en redressement judiciaire depuis août 2009 et s'est imposé comme actionnaire de référence en reprenant, fin février, les 20 % détenus par la Financière Louis David. Cela « permettra de finaliser le projet de redressement de la société », indique MFG. Le plan de continuation a été présenté le 1er mars. « Et cela lui permettra de payer tout le passif en 10 ans », décode un spécialiste de la reprise d'entreprises. Au passage, un mois après s'être introduit au marché libre, il met la main sur une société cotée sur Euronext, dans un compartiment C jugé plus sérieux. Cotation sur alternextFaut-il y voir la revanche du candidat malheureux à l'achat de Christian Lacroix et Morgan ? Cette fois, le baron Louis Petiet fanfaronne : il est maître à bord d'un groupe fédérant deux marques réputées, Irène Van Ryb et Regina Rubens, figures des années 80. « Le fait que MFG soit coté sur Alternext nous aidera à les internationaliser », précise son entourage. L'objectif serait aussi d'y loger des actifs de Krief Group dans la communication, la mode et la distribution. « Nous sommes déjà en pourparlers avec d'autres acteurs de la mode », assure son PDG, Rodolphe Bioche, ancien consultant propulsé à la tête de MFG par Krief Group. Ces ambitions ont séduit Irène Van Ryb, actionnaire à 5 % de MFG. « Depuis son arrivée, tout se passe comme prévu. Il n'y a rien à en redire », indique-t-elle.Chez Soho, autre filiale de Krief Group, rien ne se passe comme prévu. Sedao n'a pas acquis 35 % du capital de l'enseigne de gadgets reprise en mai par Krief Group à la barre du tribunal. Rallié in extremis à l'offre de Louis Petiet, Laurent Bloch, son directeur général, voulait reprendre 8 des 28 magasins Soho pour sa propre enseigne, L'Homme moderne. « Les choses n'ont pas pu se faire », glisse-t-il. « Nos produits sont trop différents », ajoute Krief Group, qui vient de demander à prolonger la période d'observation de Soho de six mois. Ce qui « nous permettra de renégocier les baux commerciaux », explique-t-il. L'heure serait surtout au rapprochement de Soho et d'Authentica, autre filiale spécialiste de la vente de canapés (21 magasins). Quitte à loger les deux dans un seul véhicule. Sera-ce Montaigne Fashion Group ? Tout porte à le croire. « Les actifs permettront alors le refinancement. Ce montage n'est pas anormal. Mais, franchement, il faut se poser des questions. Tout cela va imploser », juge un expert de la reprise d'entreprises, en regrettant ce « monopoly ».
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