Fiat et Chrysler attendent les synergies avec impatience

On ne peut reprocher à Sergio Marchionne de manquer de volontarisme. En dépit du scepticisme de ses rivaux, l'administrateur délégué de Fiat promet monts et merveilles pour son alliance avec Chrysler. Il table carrément sur deux millions de ventes conjointes supplémentaires dans les quatre ans à 5,5 millions ! C'est le 21 avril qu'il doit annoncer son grand plan stratégique quinquennal, qui mixera les gammes des deux constructeurs. L'hypothèse d'une scission de l'automobile par rapport au reste du groupe Fiat - qui permettrait aux Agnelli de se dégager partiellement des voitures peu rentables - sera aussi en principe évoqué à cette occasion. L'hypothèse a fait bondir le titre de plus de 20 % depuis début mars.En attendant de mirifiques synergies (au moins un million de véhicules sur chaque plate-forme), Fiat se trouve dans une situation délicate. Surfant sur le succès de sa petite 500 et le boom du marché brésilien, le piémontais doit affronter un marché italien où l'arrêt des primes à la casse devrait faire perdre 350.000 immatriculations au total en 2010. Par ailleurs, les ventes de Chrysler, dont Fiat détient 20 % des parts, se sont écroulées de 36 % l'an dernier aux Etats-Unis à 930.000 unités à peine, avec une part de marché inférieure à 9 %. Elles ont encore fléchi de 8 % en janvier et sont restées stables en février alors que le marché repart. une difficile gageurePar ailleurs, Fiat reprend tout juste ses investissements, gelés depuis octobre 2008. Plusieurs modèles clé ont été sérieusement retardés. De son coté, Chrysler se contentera en 2010 du restylage des Chrysler Sebring, 300C ou Grand Voyager. Les premiers véhicules communs ne sortiront pas avant deux ans. Quant au mélange des gammes, notamment Chrysler et Lancia, sous un seul label, c'est une difficile gageure. Les Chrysler sont des engins aux... dimensions américaines, vendus presque exclusivement outre-Atlantique. Alors que la gamme Lancia est constituée essentiellement de mini-citadines, vendues surtout en Italie. En outre, l'image des voitures du groupe Fiat se révèle aussi mauvaise en Europe, d'après les enquêtes, que celle de Chrysler outre-Atlantique. Alain-Gabriel VerdevoyeLes premiers véhicules communs ne sortiront pas avant deux ans.
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