Le plan de vol d'Aeromexico passe par la Bourse

Seule à bord, après la cessation d'activité en août dernier de son principal concurrent, Mexicana de Aviación, qui était, jusqu'alors, la première compagnie nationale, Aeromexico met les bouchées doubles pour se développer. Et préserver son nouveau leadership. À savoir ses 36 % de parts de marché domestique et ses 11,6 millions de passagers au Mexique et à l'étranger.Pour ce faire, la société, partenaire d'Air France-KLM dans l'alliance Skyteam, a prévu d'injecter au cours des deux prochaines années jusqu'à 1,3 milliard de dollars (16 milliards de pesos) de liquidités au sein du groupe, en vue de doper ses activités. « Aeromexico va investir plus de 16 milliards de pesos dans l'amélioration de sa technologie, l'augmentation du nombre de ses destinations et l'achat de vingt nouveaux avions », a indiqué le président de la compagnie, Andres Conesa, précisant qu'il s'agira de 10 Embraer 190 et de 10 Boeing 737. 18 % du capital cédéPour l'heure, le groupe latino-américain exploite une flotte de 73 appareils et dessert pas moins de 39 destinations, principalement aux États-Unis mais aussi au Canada, en Europe, en Asie et dans d'autres pays d'Amérique latine.Pour aider à financer ce plan, la compagnie, qui avait été cédée par l'État au groupe Banamex en 2007, vient d'entrer en Bourse. La société a cédé 18 % de son capital, soit 109 millions d'actions au prix unitaire de 31 pesos (le titre a pris 1,6 % à l'ouverture jeudi). Un montant qui pourrait être porté à 114 millions d'actions si l'option de surallocation (« greenshoe ») est exercée. Et qui permettrait au groupe de lever jusqu'à 318 millions de dollars. Selon le prospectus diffusé par les autorités boursières, le groupe a publié un résultat net de 2,3 milliards de pesos l'an dernier. De quoi valoriser la société autour de 9,2 fois ses bénéfices (sur la base d'un titre à 30 pesos). À titre de comparaison, la chilienne LAN est aujourd'hui valorisée autour de 20 fois ses bénéfices, tandis que la brésilienne TAM ne l'est qu'à 7 fois. Aeromexico pourrait également faire des émules au Mexique. Dans un entretien accordé à Bloomberg, le 6 avril, le patron d'Interjet, une companie low-cost mexicaine, avait lui aussi évoqué l'éventualité d'une introduction en Bourse. Avec, en tête, une levée de l'ordre de 200 millions de dollars. De son côté, Mexicana n'a pas encore dit son dernier mot. La compagnie, lourdement endettée, a fait savoir le mois dernier qu'elle continuait d'étudier les propositions d'éventuels repreneurs. Rien n'est bouclé. Mais plusieurs noms sont en lice. Parmi lesquels, TG Group, Juan Carlos Torres, Ivan Barona y Avanza Capital. Ou encore Perla Capital et American Airlines.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.