« C'est un grand jour, vous vous souviendrez de ce Conseil des ministres », a déclaré mardi Nicolas Sarkozy, aux membres du gouvernement, après que Éric Woerth eut présenté le projet de loi réformant les retraites. Pourtant, quelques minutes plus tard, au Palais Bourbon, le ministre du Travail s'est livré à un exercice tout en retrait, devant les députés de la commission des Affaires sociales, qui l'auditionnaient sur le sujet. Aucune emphase de la part du ministre confirmé par le chef de l'État dans son rôle de maître d'oeuvre de la réforme. Pas d'emphase, et peu d'informations sur l'évolution possible du projet, à l'occasion du débat parlementaire. La commission des Affaires sociales se réunira pendant trois jours, à compter du 20 juillet, pour examiner le texte. Mais ce ne sera pas l'occasion pour le gouvernement de laisser filtrer les concessions qu'il est prêt à accorder. Il faudra attendre le 6 septembre, et le débat en séance publique.améliorations à la margeEn tout état de cause, les évolutions ne seront pas majeures, sur les trois point annoncés depuis plusieurs semaines comme amendables : les carrières longues, les polypensionnés et la pénibilité. S'agissant du premier dossier, le gouvernement pourrait mieux prendre en compte le cas des salariés ayant commencé leur carrière à tout juste plus de 18 ans, contraints, à l'avenir, de cotiser jusqu'à 62 ans, soit 44 ans de cotisation... Ceux ayant débuté avant 18 ans pourront faire valoir leurs droits à la retraite à 60 ans. L'effet de seuil pourrait être gommé.Aux élus de gauche qui l'interpellaient sur la pénibilité, soulignant qu'il est possible de la mesurer profession par profession - patronat et syndicats étaient quasiment parvenus à un accord sur le sujet - le ministre du Travail n'a guère répondu, s'en tenant à l'approche individuelle, sur des critères d'invalidité. I. B.

latribune.fr

14 Juill 2010, 23:21

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