Veolia Propreté et EcoLogic créent CourtCircuit

Août 2005 marque un tournant dans la gestion des déchets d'équipements électriques et électroniques (D3E) professionnels. Jusqu'à cette date, leur recyclage était à la charge des détenteurs. Mais pour les appareils mis sur le marché après le 13 août 2005, conformément à la directive européenne sur la responsabilité élargie du producteur, ce dernier est responsable de l'enlèvement et du traitement en fin de vie. « C'est une obligation très complexe à mettre en ?uvre sur le terrain, commente René-Louis Perrier, président de l'éco-organisme EcoLogic, qui a collecté 50.000 tonnes de D3E en 2008. En effet, une entreprise qui souhaite se débarrasser de ses équipements en fin de vie doit se rapprocher des fabricants de chacune des marques. » Mais ce casse-tête a désormais une solution : EcoLogic s'est rapproché de Veolia Propreté pour créer CourtCircuit, une « déchetterie virtuelle » qui apporte une réponse aux producteurs comme aux détenteurs. Ces derniers n'auront qu'à se rendre sur l'interface Web dédiée pour organiser la collecte de leurs D3E de catégorie 3 (ordinateurs, photocopieurs, imprimantes, etc.), anciens (fabriqués avant le 13 août 2005) ou nouveaux, toutes marques confondues. Selon le poids des équipements concernés, ils devront les apporter à l'une des 50 plates-formes de Veolia déjà ouvertes en France (il devrait y en avoir 200 à terme) ou les faire enlever gratuitement. La facture sera adressée au producteur pour les nouveaux déchets, au prorata des produits de leur marque collectés et traités ou au détenteur pour les anciens. Veolia, qui traite des D3E depuis 1992, garantit un service uniforme sur tout le territoire et, surtout, dispose des infrastructures alors que les flux commencent tout juste à apparaître.100.000 tonnes par anLes créateurs de CourtCircuit n'annoncent aucun objectif de chiffre d'affaires, « celui-ci dépendant notamment du cours des matières valorisées », fait remarquer Michel Valache, de Veolia Propreté. Mais ils espèrent capter au moins 50 % du marché, qui dépasse les 100.000 tonnes annuelles. « CourtCircuit résout les obstacles logistiques et facilite la gestion financière imposée par la réglementation actuelle », précise René-Louis Perrier. Cette dernière pourrait d'ailleurs évoluer, le gouvernement projetant, lors de la révision de la directive européenne D3E, de plaider pour un statut unique (ménager ou professionnel) pour chaque type de produit, comme pour les lampes. Objectif : éviter que ce soient les fabricants de produits grand public (via l'éco-contribution payée par le consommateur) qui financent le recyclage des produits professionnels atterrissant dans les déchetteries sans emprunter les filières dédiées.Les partenaires, eux, insistent sur la nécessité de « faciliter le geste de tri du détenteur, faire sortir les produits de là où ils sont pour les traiter ». Et rappellent la responsabilité collective sur le devenir des produits en fin de vie, dont une proportion non négligeable part aujourd'hui vers les pays en développement, dans des conditions souvent déplorables sur le plan de l'environnement et de la santé publique.
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