UBS  : l'argent afflue de nouveau dans la banque privée en France

UBS France enregistrera une collecte nette positive en 2009. La nouvelle a de quoi surprendre tant la situation de l'activité de gestion de fortune de la banque suisse au niveau mondial reste précaire. Au cours des neuf premiers mois de l'année, les clients d'UBS ont retiré plus de 56 milliards de francs suisses (37,1 milliards d'euros) des caisses du groupe, tandis que certains des concurrents observaient le phénomène inverse. La faute à une réputation ternie par certains investissements hasardeux et le scandale fiscal aux États-Unis.La France fait donc figure d'exception. « Nous observons un retour des capitaux depuis le début du second semestre », explique le président du directoire de l'activité Wealth Management d'UBS France, Thierry de Chambure. « Notre approche au quotidien a évolué. Aujourd'hui, nous privilégions le maintien de notre relation avec la clientèle existante à la conquête de nouvelles parts de marché. » Une manière de signifier la rupture avec la stratégie expansionniste d'avant-crise. À ce jour, la banque compte une dizaine de milliards d'euros d'actifs sous gestion, soit près de 1 milliard d'euros de plus qu'en 2008.stratégie ambitieuseEn réalité, UBS France n'a jamais constaté d'hémorragie violente de ses capitaux. Au plus fort de la crise, seules quelques dizaines de clients ont claqué la porte, d'après la banque, certains autres se contentant de retirer une partie de leur argent. Aujourd'hui, la filiale française du groupe suisse compte encore environ 13.000 clients. Une pénétration du marché que la direction entend renforcer en 2010. Le plan de développement de la branche française s'inscrit dans la stratégie ambitieuse dévoilée en novembre par le directeur général du groupe, Oswald Grübel. « L'objectif est de multiplier par deux nos actifs sous gestion d'ici cinq ans, en les portant à 20 milliards d'euros », dévoile Thierry de Chambure. Et, ainsi, de figurer dans les trois premiers de la gestion privée française sur le segment « private wealth » (à partir de 250.000 euros d'actifs financiers).Malgré ce discours positif, l'ambiance n'est pas au beau fixe chez UBS France. La banque achève actuellement un plan de restructuration important, avec environ 150 départs sur 600 salariés (soit 25 % du personnel), dont 90 à 95 en banque privée. En province, quatre bureaux sur neuf ont été fermés. Un plan social qui a été notamment la conséquence de l'effondrement des revenus d'UBS, dont les clients, échaudés par la crise, sont revenus à des actifs moins risqués, et donc moins rémunérateurs.
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