Bâle 2010 : opération séduction

Le dernier Salon international de la haute horlogerie, le SIHH, organisé à Genève en janvier dernier, l'annonçait déjà. à l'instar du prêt-à-porter ou encore du design, les horlogers renouent avec leur ADN et multiplient, dans leurs collections, les clins d'oeil historiques. Une façon ? raisonnable, sans danger et stratégique ? de convaincre la clientèle échaudée par la crise, en quête de valeurs sûres et d'authenticité de retrouver le chemin des boutiques. Ainsi, Bell & Ross renouvelle pour la première fois sa collection Vintage (inspirée des années 40) et lancera, tout au long de l'année, ses nouveaux modèles. Première du nom, la « Vintage Carbone » ? disponible en format trois aiguilles, ou version chronographe ? dévoile un boîtier rond, avec un cadran épuré, plus moderne. Sans aucun doute un futur succès commercial, mise à prix 3.000 euros. Tout aussi symbolique, la « Senator Sixties Panorama Date » de l'Allemand Glashütte lorgne du côté des années 1960 ? « la décennie la plus trépidante du XXe siècle » ? avec son design vintage, la disposition de son cadran, sa date panorama et son bracelet en alligator. De son côté, Longines réédite son garde-temps, baptisé « Longines Lindbergh's Atlantic Voyage », spécialement développé pour Charles Lindbergh lors de ses premiers périples au début des années 1930. Un véritable instrument de navigation, proposé à 3.620 euros. Du côté des dames, Dior « recentre les codes de son offre sur l'ADN Haute Couture de la marque », précise Laurence Nicolas, la présidente du secteur horlogerie. Résultat ? Les bracelets déclinés en satin, en or ? ou acier ? inspirés de la trame d'un tissu « comme zoomé » et de nombreux détails précieux « brodés » sur les cadrans ? iolites baguettes, tsavorites, etc. ? parfaits échos aux créations de John Galliano. Un soupçon d'audace qu'on apprécie particulièrement. Car même si Hublot auréole sa « Big Bang Steel » de saphirs roses, ou que Frédérique Constant décore sa « Maxime Manufacture Lady » d'un cadran en nacre, c'est bien du côté des hommes qu'on trouve les plus jolies nouveautés du salon. Ainsi, Alpina préfère l'univers des voitures de course et s'associe au rallye de Sebring (en Floride). Plus high-tech, la « r5.5 Automatic » de Rado, en céramique noire mat, dépourvue de couture, se veut presque invisible (2.200 euros environ) ; tandis que Hamilton, et sa futuriste « Time Player », aligne 4 fuseaux horaires. Prix : 2.000 euros. Bref, des tarifs qui se veulent raisonnables, un parti pris sportif et moderne... pour séduire une clientèle plus jeune. Une population bientôt convaincue, on en est sûr, par les nouveautés « Cruise », en silicone, de la dynamique griffe TechnoMarine (à moins de 1.000 euros), par les mouvements à quartz « Fluo Disco », vendus 150 euros, de l'incontournable Toywatch (et ses plus de 900 points de vente dans le monde) et les sympathiques « Chrono Plastic » de Swatch (à seulement 83 euros). Un excellent rapport qualité prix. n
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